Oral du bac de français

Ecrit du bac de français, pour aller plus loin, prologue de gargantua.

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  • Dissertation type bac : Le prologue de Gargantua

Le prologue de Gargantua Dissertation type bac

Dans le prologue, Rabelais propose une description des silènes, boîtes antiques dont la décoration frivole provoque un rire incontrôlable, mais dont l'intérieur regorge de matières précieuses. En quoi cette définition éclaire-t-elle votre lecture de Gargantua ?

Quelle problématique convient pour ce sujet ?

Comment Rabelais évoque-t-il le rire dans son œuvre ?

Pourquoi son œuvre veut-elle transmettre un savoir au lecteur ?

Dans quelle mesure le roman propose-t-il d'utiliser le rire pour délivrer un message humaniste ?

Quel plan convient pour répondre à la problématique ?

1) Rabelais propose une œuvre qui semble frivole en apparence

2) En y regardant de plus près, le lecteur peut découvrir le sens caché de l'œuvre

3) Derrière le rire se cache un grand savoir humaniste et universel

1) Rabelais fait découvrir une œuvre qui n'est que comique

2) Il ne cherche pas à faire une critique de la société mais seulement à divertir son lecteur

3) C'est une œuvre humaniste

1) Rabelais fait une grande critique de la société française du XVI e siècle

2) Son but premier est de divertir son lecteur à travers une histoire grotesque

3) Il utilise des personnalités de l'époque pour développer sa critique dans son roman

Quel argument fonctionne pour répondre à la problématique ?

Dès son prologue, Rabelais explique au lecteur qu'il doit lire son œuvre comme une œuvre comique avant toute chose.

Dès le prologue, Rabelais invite le lecteur à partir à la recherche de connaissances et à se forger son propre savoir par lui-même.

Dès le prologue, Rabelais explique au lecteur qu'il a voulu écrire un véritable essai avec Gargantua.

Quel exemple fonctionne pour cet argument : « L'abbaye de Thélème est une utopie qu'il faut imiter » ?

À la fin des guerres picrocholines, Gargantua décide de récompenser Frère Jean, brave combattant, en lui offrant une abbaye, l'abbaye de Thélème.

Rabelais invente une guerre absurde entre les fouaciers pour développer toute une critique au sujet de la guerre.

L'auteur se plaît à jouer sur les mots pour divertir le lecteur. Ces jeux commencent avec le choix du prénom « Gargantua », qui fait référence à son gosier et au fait qu'il aime particulièrement manger.

Quelle ouverture de conclusion conviendrait ?

Le combat de Rabelais sera repris par les philosophes des Lumières.

Rabelais verra son œuvre censurée par l'Église.

L'œuvre de Rabelais n'a pas été comprise par les lecteurs.

Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Rabelais cherche à amuser ses lecteurs » ?

On retrouve de nombreux procédés comiques pour tenter d'amuser le lecteur et l'engager à poursuivre sa lecture parce que « le rire est le propre de l'homme ».

Rabelais développe toute une critique de l'éducation, qui fait partie des valeurs humanistes.

Quel exemple fonctionne pour cet argument : « Une critique politique » ?

Quel exemple fonctionne pour cet argument : « L'éloge de l'éducation » ?

Rabelais développe toute une critique de l'éducation, l'une des valeurs humanistes.

L'auteur se plaît à jouer sur les mots pour divertir le lecteur.

Gargantua, Rabelais : résumé et fiche de lecture

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François Rabelais a publié Gargantua en 1534 sous le pseudonyme Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais !) déjà utilisé pour Pantagruel en 1532.

Ces deux œuvres comiques et satiriques relatent les aventures de deux géants et leurs amis.

Gargantua est une œuvre comique qui marque une rupture avec le Moyen-Âge et peut être considérée comme un manifeste humaniste.

Dans un monde où les méthodes médiévales règnent encore en maître dans les universités, Rabelais propose un ouvrage d’une richesse extraordinaire dans lequel il expose une conception humaniste de l’éducation, de la politique et de la religion.

Analyses d’extraits de Gargantua :

  • Prologue de Gargantua
  • Gargantua, chapitre 14
  • Gargantua, chapitre 17
  • Gargantua, chapitre 21
  • Gargantua, chapitre 33
  • L’abbaye de Thélème, chapitre 57
  • Lettre de Pantagruel à Gargantua, Pantagruel , chapitre 8

Dissertation sur Gargantua :

  • Dissertation sur Gargantua (sujet d’annales)

Analyse de Gargantua en vidéo

Qui est Rabelais ?

Né à la fin du XVème siècle, moine puis médecin réputé, Rabelais a effectué de nombreux déplacements et plusieurs séjours en Italie. C’est un érudit passionné de culture antique .

Il est connu notamment pour Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), des œuvres comiques et satiriques relatant les aventures d’une famille de géants et leurs amis.  Mais derrière l’exubérance et le rire de ces œuvres se cache une réflexion humaniste sur l’homme.

Comment résumer Gargantua ?

Gargantua s’ouvre par un prologue qui livre une clé de lecture : derrière le comique et le burlesque, Rabelais nous invite à extraire la « substantifique moelle » de l’oeuvre, c’est à dire à découvrir son sens profond .

L’histoire débute par l’ enfance et l’éducation du géant Gargantua : sa naissance extraordinaire, ses vêtements, son goût démesuré pour la nourriture et les boissons.

Gargantua bénéficie d’abord d’une éducation traditionnelle dispensée par des théologiens qui lui font apprendre les choses par cœur .

Mais cette méthode pédagogique est un échec : Gargantua devient « tout rêveur et assoti » (chapitre 15).

Son éducation est alors confiée à Ponocrates , un professeur humaniste qui lui fait suivre un programme où l’exercice intellectuel, physique et l’hygiène du corps sont importants.

Grâce à cette éducation humaniste, Gargantua est transformé.

Rabelais narre ensuite les guerres picrocholines qui opposent le roi Picrochole à Grandgousier (le père de Gargantua).

Le pacifique Grandgousier tente par tous les moyens d’éviter la guerre, mais face à la furie belliqueuse de Picrochole, il est contraint de mener une guerre défensive pour restaurer la paix.

La troupe de Gargantua , aidée par l’énergique Frère Jean des Entommeures, remporte la victoire .

La guerre finie, Gargantua offre en récompense à son ami Frère Jean des Entommeures l’étonnante abbaye de Thélème .

Cette abbaye s’oppose en tout point aux abbayes de l’époque dans lesquelles règnaient l’ordre, la pauvreté, la chasteté et l’enfermement.

A l’inverse, la devise de l’Abbaye de Thélème est «  Fais ce que tu voudras ».

Cette liberté, loin de mener au chaos, permet aux jeunes gens bien éduqués de vivre dans l’ harmonie et l’ abondance .

Quels sont les thèmes importants dans Gargantua ?

L’éducation.

Les premiers chapitres de Gargantua répondent à la question : «  Qu’est-ce qu’une bonne éducation ?  » .

Cette interrogation est fondamentale car, pour les humanistes comme Rabelais, c’est l’ éducation qui permet à l’homme d’ exprimer le meilleur de sa nature .

L’éducation de Gargantua n’a pas été de tout repos !

Il a d’abord subi l’enseignement selon les méthodes médiévales fondées sur le par cœur , l’abstraction et le mépris du corps.

Les conséquences sont désastreuses . Grandgousier, le père de Gargantua, s’aperçoit que son fils « étudiait très bien et y mettait tout son temps, toutefois qu’en rien il ne profitait, et, qui pis est, en devenait fou, niais, tout rêveur et assoti. » (chapitre 15)

Grandgousier choisit alors pour son fils l’ éducation humaniste de Ponocrates, fondée sur la curiosité scientifique, la lecture des textes Anciens, la réflexion, la pratique, et l’hygiène du corps . Cette éducation est une réussite.

Gargantua évoque les fonctions naturelles du corps sans tabou : l’accouchement, le fait d’uriner, la défécation…

Ces allusions ne sont pas seulement comiques. Rabelais montre le corps comme une source de réjouissance .

Quelles sont les vertus d’un bon souverain ? Existe-t-il une guerre juste?

A travers les guerres picrocholines, qui font écho aux rivalités entre François Ier et Charles Quint pour la domination de l’Europe, Rabelais mène une réflexion sur ces questions politiques.

Il entend montrer l’ absurdité de la guerre et ses ravages.

Pour l’auteur humaniste, seule la guerre défensive se justifie . Ce n’est qu’après avoir tenté en vain la diplomatie et la conciliation que Grandgousier fait la guerre à Picrochole pour restaurer la paix.

La liberté et la société idéale

La liberté est un thème important dans Gargantua , au coeur des chapitres 52 à 58 sur l’Abbaye de Thélème .

Dans cette abbaye utopique, où sont accueillis les hommes et les femmes bien nés et bien éduqués, les murailles sont inexistantes et les jeunes gens n’ont qu’ une seule règle : «  Fais ce que tu voudras . »

Loin de créer des conflits, cette liberté individuelle mène à une société épanouie et fraternelle .

Quelles sont les particularités de l’écriture de Rabelais dans Gargantua ?

L’ écriture de Rabelais est d’une variété et d’une richesse extraordinaires .

L’auteur use de différents niveaux de langue , mêlant termes techniques et savants, dialectes régionaux, expressions latines, mots vulgaires et mots inventés.

Cette exubérance lexicale s’exprime particulièrement dans les nombreuses énumérations qui étourdissent le lecteur.

Rabelais multiplie aussi les tonalités (satirique, épique, comique, lyrique…) et ne recule devant aucune forme du comique (calembours, situations farcesques, allusions obscènes et scatologiques…).

Que signifie le parcours « Rire et savoir »?

Gargantua de Rabelais est un point de rencontre entre le rire et le savoir.

En effet, derrière le rire, la farce et l’imagination exubérante, l’œuvre de Rabelais témoigne d’une soif de connaissance et de savoir typiquement humaniste.

Dès le prologue, Rabelais invite d’ailleurs le lecteur à ne pas se fier au comique apparent de l’œuvre afin d’en « sucer la substantifique moelle ». Le lecteur doit « interpréter » le sens profond derrière la plaisanterie.

(Pour aller plus loin, regarde ma vidéo sur l’humanisme dans laquelle tu verras que cette approche joyeuse du savoir incarne l’humanisme naissant )

Une œuvre placée sous le signe du rire

Gargantua est une œuvre placée sous le signe du rire .

Dès l’adresse aux lecteurs, le rire est présenté comme une consolation au chagrin et aux difficultés de la vie  :

« Quand je vois la peine qui vous mine et consume, Il vaut mieux traiter du rire que des larmes Parce que le rire est le propre de l’homme. »

C’est donc par le rire que Rabelais nous invite à entrer dans son œuvre.

Une soif de connaissance

Mais le rire n’empêche ni l’érudition, ni l’étude et la réflexion.

Ainsi, Rabelais qui connaît le latin, le grec et admire la culture antique, nourrit son texte de références à Platon, Socrate, Aristote, Plutarque … Le prologue s’ouvre d’ailleurs sur une référence au Banquet de Platon et un éloge de Socrate, « prince des philosophes. »

La soif de connaissance transparaît également dans le programme éducatif de Gargantua puisqu’aucun domaine n’échappe à l’étude : la terre, la mer, les végétaux, les pierres, les métiers, les techniques humaines, les mathématiques, l’astronomie, la musique…

Rabelais se plaît à employer dans son œuvre un vocabulaire technique qui témoigne d’une érudition dans des domaines variés  : lexique religieux, médical, juridique, universitaire. Ainsi, dans le chapitre 13 où Gargantua évoque l’invention d’un torchecul, l’humour scatologique côtoie un vocabulaire médical spécialisé : « le périnée », « la dysenterie », « matière fécale », « intestins ».

Le savoir est l’occasion d’un plaisir intellectuel intense

Le message est clair : le savoir et le sérieux ne font pas bon ménage.

Au contraire, le savoir doit être l’occasion d’un plaisir intellectuel intense , proche de l’ivresse .

L’écriture dionysiaque et l’inventivité lexicale de Gargantua désaltèrent et enivrent le lecteur comme un bon vin.

L’accès au savoir n’est plus caractérisé par la privation ou la pénitence mais par une vie festive .

Tu dois bien sûr comprendre que cette approche du savoir est originale !

Rabelais écrit en effet au début du XVIème siècle, à une époque où l’éducation est dominée par les austères méthodes médiévales , dites méthodes scolastiques, qui privilégient l’apprentissage par cœur, l’abstraction, et méprisent le corps.

Cette nouvelle approche du savoir par le rire marque une rupture avec le Moyen-âge et témoigne de la naissance de l’humanisme .

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Qui suis-je ?

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Amélie Vioux

Professeure et autrice chez hachette, je suis spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

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Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2025 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries Techno ici.

13 commentaires

Bonjour, Serait-il possible que vous rajoutiez des fiches de lectures sur les lectures cursives de la littérature d’idée ?

Bonjour Marie, Il n’existe pas de programme officiel de lectures cursives : il s’agit d’œuvres librement choisies par vos enseignants, dans le cadre des parcours. En revanche, tu peux m’indiquer les ouvrages qui te sont proposés : je prends en compte vos suggestions pour mon choix de futures fiches de lecture.

Serait-il possible que vous rajoutiez une dizaine de citations clés pour les oeuvres dont vous faites les fiches ? Cela me serait très utile en vue de la dissertation.

J’ai acheté votre livre qui m’aide énormément et je le conseille à tout le monde !

Bonjour Mme, Merci pour vos aides. Si possible pourriez-vous rajouter aux fiches de lecture de Gargantua, Le Malade imaginaire, Manon Lescaut et Les Contemplations une liste avec une vingtaine de citations à retenir. Cela me serait très utile pour la dissertation. Merci encore.

Ça m’a beaucoup aidé, merci.

Bonjour, Quel travail ! Quelle pédagogie ! Merci beaucoup

Merciii beaucoup pour ces fiches.

Ça m’a beaucoup aidé surtout que je n’ai pas eu le temps de lire gargantua j’espère que ça passera pour mon interrogation de demain

alors c’est passé ?

Je vous remercie beaucoup pour cette fiche. Je prépare le CRPE 2022 et j’ai commencé la lecture de Gargantua. Une aide pour analyser le texte s’imposait.

Merci beaucoup Mme, je suis en terminale depuis le Sénégal mais je vous suis et grâce à vous je comprends très vite mes sujets. Encore une fois MERCI

J’ai tellement aimé votre faramineux travail que vous faites pour nous…. Merci infiniment….

Il est dommage que vous ne proposez pas une fiche de Rabelais.

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Rabelais, Gargantua - Prologue

Commentaire composé complet, rédigé par le professeur.

Texte étudié

AUX LECTEURS Amis lecteurs qui ce livre lisez, Défaites-vous de toute affection, Et le lisant ne vous scandalisez. Il ne contient ni mal ni infection. Il est vrai qu’il a peu de perfection À vous apprendre, sinon en fait de rire : Mon cœur ne peut autre sujet choisir, Voyant le deuil qui vous mine et consume ; Mieux vaut de rire que de larmes écrire, Parce que rire est le propre de l’homme. PROLOGUE Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux (car c'est à vous, et à nul autre, que sont dédiés mes écrits), Alcibiade, au dialogue de Platon intitulé Le Banquet, louant son précepteur Socrate, qui est sans discussion le prince des Philosophes, dit, entre autres paroles, qu'il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, peintes au-dessus de figures comiques et frivoles, comme des harpies, des satyres, des oisons bridés, des lièvres cornus, des canes bâtées, des boucs volants, des cerfs attelés et telles autres figures représentées à plaisir pour exciter le monde à rire. Tel fut Silène, maître du bon Bacchus. Mais au-dedans on rangeait les drogues fines, comme le baume, l'ambre gris, la cardamome, le musc, la civette, les pierreries en poudre, et autres choses précieuses. Il disait que Socrate était pareil : parce qu’en le voyant du dehors et en l’estimant par son apparence extérieure, vous n'en auriez pas donné une pelure l'oignon, tellement il était laid de corps et de maintien risible, le nez pointu, le regard d'un taureau, le visage d'un fou, simple dans ses moeurs, rustique dans ses vêtements, pauvre de fortune, infortuné en femmes, inapte à tous les offices de l'état, toujours riant, toujours buvant à la santé d’un chacun, toujours plaisantant, toujours dissimulant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boîte, vous auriez trouvé au-dedans une drogue céleste et inappréciable, un entendement plus qu'humain, une force d'âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans pareille, un contentement assuré, une assurance parfaite, un mépris incroyable de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent tellement. À quel propos, à votre avis, tend ce prélude et coup d'essai ? Parce que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous qui n’ont rien à faire, en lisant les joyeux titres de certains livres de notre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fessepinte, La dignité des braguettes, des pois au lard avec un commentaire, etc., vous jugez trop facilement qu’ils ne traitent à l’intérieur que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l'enseigne extérieure, si on ne cherche pas plus loin, est communément reçue à dérision et rigolade. Mais il ne faut pas juger si légèrement les œuvres des humains. Car vous-mêmes vous dites que l'habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’habits monacaux qui au-dedans n'est rien moins que moine ; et tel est vêtu d'une cape à l’espagnole, qui dans son cœur n’appartient nullement à l'Espagne. C'est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est raconté. Alors vous connaîtrez que la drogue qu’il contient est de bien autre valeur que ne le promettait la boîte. C'est-à-dire que les matières traitées ici ne sont pas si folâtres que le titre dessus le prétendait.

Écrit en 1534 par François Rabelais sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, le prologue de Gargantua est destiné, comme tout prologue, à inciter à la lecture. C’est une invitation au lecteur à découvrir un univers imaginaire, mais aussi une pensée et un style. Cependant ce prologue va plus loin : il donne des clés de lecture de l’œuvre et pose déjà les bases de la philosophie humaniste prônée par l’auteur. Nous verrons comment ce texte, sous une apparence comique, dissimule en réalité une réflexion profonde et pertinente sur le genre humain.

I. Une apparence comique

a) Le registre burlesque

Le prologue est précédé d’un dizain (strophe ou un poème de dix vers) liminaire sous forme d’apostrophe au lecteur. Rabelais place ainsi son œuvre sous le signe du rire « parce que rire est le propre de l’homme. ». Le champ lexical du rire, et les nombreuses connotations qui l’accompagnent, soulignent le programme de Gargantua : « de quoi rire ; le rire ; à rire ; ridicule ; toujours riant ; se réjouissant ; farces ; dérision ; moqueries ; folâtreries ; rigolade… »

Rabelais a recours au registre burlesque (c'est-à-dire à l'emploi de termes comiques ou vulgaires pour traiter d’un sujet ou de personnages nobles). On a ici une décalage entre le titre élogieux (« La vie inestimable du grand Gargantua » qui nous place dans un registre épique hérité des romans de chevalerie, ou même hagiographique, qui relate la vie des saints) et le style bas qui transparaît dès la première ligne et l’apostrophe au lecteur, traité par les oxymores de « buveurs illustres » et de « vérolés très précieux. »

Le burlesque vise à rabaisser ce qui est noble ou respectable, ici le portrait de Socrate. Le grand philosophe est dépeint via un portrait péjoratif qui ridiculise son apparence physique: « laid de corps, de maintien risible, le regard d’un taureau, le visage d’un fou… » Les références qui lui sont associées sont marquées par la négation (« inapte, infortuné »), discordante avec le personnage de Socrate, reconnu de tous comme un modèle de sagesse, et le père même de la philosophie. De plus, le prologue cherche en principe à susciter la bienveillance du lecteur pour lui donner envie de poursuivre : ici, le lecteur est presque insulté ! Mais la tournure oxymorique nous permet de comprendre qu’il s’agit d’une plaisanterie, et que Rabelais s’adresse à nous comme à de bons et fidèles camarades.

b) Un style dionysiaque

Par apposition à l’esthétique appolinienne, qui célèbre Apollon le dieu des arts et de la beauté, symbole d’ordre et de culture, le dionysiaque est une esthétique de la démesure, de l’ivresse, de l’instabilité et de l’enthousiasme. Apollon incarne l’ordre, Dionysos, le dieu de la vigne, incarne la gaieté et le chaos. L’apostrophe « buveurs très illustres » place d’emblée le lecteur dans cet univers. Il faut lire Gargantua comme on boirait du vin, pour en tirer une ivresse joyeuse. Rabelais évoque aussi Silène, le satyre père adoptif de Dionysos.

L’ivresse transparaît partout dans l’écriture de Rabelais, à travers les nombreuses énumérations délirantes : « comme les harpies, les satyres, les oisons bridés, les lièvres cornus, les boucs volants etc. » On dirait un propos d’ivrogne en proie à des hallucinations, comme si l’auteur, incapable de s’arrêter de parler, était emporté par une ivresse littéraire.

L’énumération des œuvres participe à cette sensation : Gargantua et Pantagruel sont citées mais les titres suivants sont fantaisistes et inventés par l’auteur, à portée presque scatologique (« Fessepinte, la Dignité des braguettes… » et donc de ce qu’elles contiennent.). C’est la promesse d’une œuvre marquée par la joie et la spontanéité.

Mais derrière cette écriture fantaisiste et dionysiaque se cache une œuvre à visée philosophique : le prologue sert à nous avertir de ce double niveau de lecture.

II. Un prologue philosophique

a) Le rire, une porte d'entrée vers la pensée de l’auteur

Le rire de Rabelais est un choix réfléchi, une posture volontaire, comme le montre la formule comparative « mieux vaut de rire que de larmes écrire ». Il vaut mieux écrire de quoi rire que de quoi pleurer, car le rire est le propre de l’homme. Rabelais insiste sur le rire qui est un privilège unique de la condition humaine (les animaux ne rient pas). Dans le même temps, il évoque un « deuil qui mine et consume » : le registre tragique est amené en opposition au ton burlesque et joyeux de cette apostrophe. L’auteur rappelle que son œuvre a deux niveaux de lecture : en surface, le comique et le burlesque qui amuse et divertit ; en profondeur le tragique et le sérieux, inhérent à la condition humaine, par essence mortelle et fragile.

Le champ lexical de la philosophie contrebalance la tonalité comique du texte : « Socrate, prince des philosophes, compréhension, vertu, contentement, examen approfondi, interpréter, nature, sage… » Ce vocabulaire abstrait s’oppose à l’univers fantaisiste et scatologique et souligne l’ambition philosophique de l’œuvre. Le texte est d’ailleurs structuré à la manière d’un texte argumentatif : 1er paragraphe descriptif (à visée argumentative) avec la métaphore filée de la boite, qui insiste sur l’importance du contenu sur le contenant, tout comme pour Socrate (en intérieur « intelligence, force, merveille… »), et donc comme pour l’œuvre. Le deuxième paragraphe est argumentatif et construit avec la présence de connecteurs logiques (« mais, car, c’est pourquoi, alors, dans l’hypothèse où… »)

Rabelais est donc moins ivre qu’il n’y parait. Il veut valoriser la raison et la logique : le rire est une porte d’entrée dans l’œuvre qui séduit le lecteur dans l’immédiat, pour ensuite lui faire découvrir une réflexion humaniste. Il s’amuse même en accusant le lecteur d’avoir trop bu !

b) Une médecine de l’âme

Rabelais est un médecin diplômé et pratiquant. Il a lu Hippocrate et Galien, qu’il cite d’ailleurs ensuite dans ce même prologue. Cette formation transparaît tout au long du prologue. Le champ lexical de la médecine est omniprésent : « ni mal ni infection ; remèdes ; baumes ; drogue… » La lecture de Gargantua nous est prescrite à la manière d’un médicament. Il est destiné à guérir les âmes en les ouvrant à la sagesse et à la vérité. C’est un manifeste humaniste.

III. Un prologue humaniste

a) La grandeur de l’homme

Sous la satire, Rabelais met en avant la noblesse de notre dimension spirituelle.

À travers une énumération des activités qu’il juge dégradantes (« pris de convoitise, travaillent courent, naviguent, bataillent… » il fait une allusion très claire aux préoccupation sociales de son temps, guerre de religion, commerce maritime etc.). Il caricature les hommes entraînés dans le tourbillon d’une vie sans prendre le temps de penser ou de réfléchir. Cette pensée est résolument moderne pour son époque, car elle peut s’appliquer encore parfaitement aujourd’hui !

Il appelle l’homme à se dépouiller de l’action frénétique pour accéder à la contemplation et à la réflexion. Il met en valeur les bienfaits de la connaissance à l’aide du registre épique : « compréhension plus qu’humaine, vertus merveilleuses, courage invincible, assurance parfaite… »). Il met en évidence la grandeur de l’homme, sa capacité à utiliser son esprit pour comprendre le monde.

b) Une nouvelle conception de la littérature

Rabelais souhaite dépeindre l’homme tel qu'il est. Il mentionne les croyances populaires (« l’habit ne fait pas le moine ») et utilise le langage quotidien et non savant pour parler de l’homme tel qu’il est, sans chercher à l’idéaliser. Il abolit la frontière entre écrit et oral, et entame un dialogue avec le lecteur, comme le prouve la 2eme personne du pluriel : « c’est à vous que je dédie… ; pour que vous mes bons disciples ; avez-vous trop bu ? ».

Il joue le rôle d’un Socrate qui, par le dialogue, cherchait à défaire les préjugés de son interlocuteur. Socrate utilisait sa propre méthode, appelée la maïeutique, ou l’accouchement des âmes. Rabelais, à travers le philosophe grec, fait revivre le patrimoine gréco-latin que les humanistes redécouvrent et veillent à appliquer dans leur vie quotidienne.

c) Par-delà le chaos

Comique, argumentatif, philosophique… ce prologue est aussi étonnamment poétique. De nombreuses rimes internes dans les descriptions témoignent d’une volonté esthétique. Les assonances ajoutent de la musicalité. Le texte, qui s’ouvrait sur une célébration du chaos dionysiaque, se révèle paradoxalement soucieux de son harmonie.

Rabelais cherche à rapprocher les contraires : le rire et le tragique, le laid et le beau, l’ordre et le chaos… Il veut montrer l’unité du monde plutôt que sa division. La subtilité de cette dimension poétique souligne que le monde reste unifié sous son apparence désordonnée et anarchique. Sans doute est-ce le cœur même du projet humaniste.

Ce prologue de Gargantua permet au lecteur de comprendre le contenu de l’ouvrage à venir : une œuvre littéraire contenant des genres et des registres multiples, de la farce jusqu’à la poésie. Ce texte résume à lui seul le projet humaniste de Rabelais : étudier le foisonnement et la complexité du monde mais surtout en louer son unité.

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Metaphor, Lexicography, and Rabelais’s Prologue to Gargantua

  • First Online: 28 December 2017

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dissertation gargantua prologue

  • Kathryn Banks 5  

Part of the book series: Cognitive Studies in Literature and Performance ((CSLP))

271 Accesses

Marshalling history and contemporary science, Banks investigates what happens when writers revive the embodied content of “dead metaphors” or Latin etymons. Analysing Rabelais’s Prologue to Gargantua and Dolet’s Commentaries on the Latin Language , Banks shows that both fiction and lexicography highlighted semantic continuities between the abstract and the embodied by moving between the two, reflecting humanism’s “language turn.” However, Rabelais’s switches between embodied and abstract are more striking, and often found in discussions of cognition. Drawing on neuroscientific research into how language affects sensorimotor response, Banks argues that Rabelais thereby makes extensive calls on readers’ embodied cognition, which may come to the level of conscious reflection. Further light is shed on this by contrast with Charles de Bovelles’ treatment of the proverbs underlying Rabelais’s Prologue.

I would like to thank the Leverhulme Trust for the award of a Philip Leverhulme Prize, which is funding the research to which my work for this book belongs. This particular essay has been a long time in the making and has incurred a number of debts. I am deeply grateful to Terence Cave, who invited me to be a Research Lecturer in his project “Thinking with Literature,” leading me to present research on “kinesic Rabelais” and the Gargantua prologue in Durham in 2012 and Oslo in 2013. I am indebted to Ann Moss and to Marc Schachter, who both commented insightfully on drafts of this essay. Finally, thanks are due to participants at our 2014 Kinesis workshop, especially Guillemette Bolens, Neil Kenny and Raphael Lyne.

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A different take on kinesis in Rabelais, in particular on friendship, is provided by Michel Jeanneret, another participant in the “Thinking with Literature” project and the Kinesis workshop. “Quand le sens passe par les sens: Rabelais et l’intelligence des corps,” Poétique 178 (2015): 157–62. See also Timothy Chesters, “Social Cognition: A Literary Perspective,” Paragraph 37 (2014): 63–71.

The expression “seamless web” is borrowed from Ann Moss, Renaissance Truth and the Latin Language Turn (Oxford: Oxford University Press, 2003), 49. The notion of a “web” of language is recurrent in Part I (“Words”) of Moss’s book.

Two vols, Lyon: Sebastian Gryphius, 1536 and 1538.

Les Images dans l’œuvre de Rabelais . Vol. 3: Un Aspect de l’Imagination créatrice chez Rabelais: l’emploi des images (Paris: Société d’Édition d’Enseignement Supérieur, 1982), 143–8.

“What is most important here for a more general consideration of how literature constructs nationhood are the curious slippages from metaphorical to literal language.” For example “[t]hese metaphors may be dead metaphors, but Rabelais brings them to life again, for they are the terms that generate the narrative […] Panurge’s metaphorical description of the Turks as ‘treacherous dogs’ is neatly literalized.” Literature and Nation in the Sixteenth Century: Inventing Renaissance France (Ithaca, NY; London: Cornell University Press, 2001), 25, 51. Cf Neil Kenny’s suggestion that the Turkish episode discussed by Hampton brings together lambish leanness and other meanings of curiosus , demonstrating interestingly that embodied and abstract meanings may be associated because of not only the etymological or metaphorical derivation of abstract meanings from embodied ones but also the gathering together of disparate items under commonplace headings such as curiosus . “Plautus, Panurge, and ‘les aventures des gens curieux’,” in (Re)Inventing the Past: Essays in honour of Ann Moss , ed. Gary Ferguson and Catherine Hampton (Durham: University of Durham, 2003), 51–68. Movement between the figurative and the literal in Rabelais has also featured in my own previous research. “‘I speak like John about the Apocalypse’: Rabelais, Prophecy and Fiction,” Literature and Theology 26 (2012): 417–38. “Apocalypse and Literature in the Sixteenth Century: The Case of Rabelais and the Frozen Words,” in Visions of Apocalypse: Representations of the End in French Literature and Culture , ed. Leona Archer and Alex Stuart (Oxford: Peter Lang, 2013), 83–98.

According to Aristotle’s seminal definition, “metaphor consists in giving the thing a name that belongs to something else” Poetics , 1457b. See also Cicero, De Oratore , book III 155–69; Quintilian, Institutio Oratoria , book VIII, ch. 6: 1–18. Furthermore, for Aristotle and the rhetoricians, metaphorical status was determined on the level of the individual word, whereas in Rabelais’s writing it is on the level of a broader context—a sentence or sequence of sentences—that the degree of prominence of the embodied content is determined.

Rabelais, Œuvres complètes , ed. Mireille Huchon (Paris: Gallimard, 1994), 6–7. My translation, based on that of M. A. Screech, Gargantua and Pantagruel (London: Penguin, 2006), 207.

Screech, transl., Gargantua and Pantagruel , 207. Urquhart and Motteux, transl., Gargantua and Pantagruel , ed. Terence Cave (London: David Campbell, 1994), 20.

For crocheter , Randle Cotgrave’s 1611 English-French dictionary gives “to open, picke open, with a hooke, &c; also, to hang on a hooke,” while Jean Nicot’s 1606 Thresor de la langue française offers “resignare, Unco aperire” and, for “crocheter une serrure,” “Unco seram aperire.” For taster , Cotgrave offers “to tast; or take an eßay of; also, to handle, feele, touch, or grope for,” while for taster, tastonner , Nicot gives “attrectare, contrectare” but also translates some set expressions ( taster du vin, and taster et gouster petit à petit) in which taster refers to tasting, particularly in the context of wine.

“These results support a gradual abstraction process whereby the reliance on sensory-motor systems is reduced as the abstractness of meaning as well as conventionalization is increased, highlighting the context sensitive nature of semantic processing.” Rutvik H. Desai et al., “A piece of the action: Modulation of sensory-motor regions by action idioms and metaphors,” NeuroImage 83 (2013): 862. On simulation more generally, see the Introduction to this volume.

Desai et al., 868. For a fuller account of this view, see Jeffrey R. Binder and Rutvik H. Desai, “The neurobiology of semantic memory,” Trends in Cognitive Sciences 15 (2011): 527–36.

Leo Spitzer, Die Wortbildung also stilistiches Mittel exemplifiziert an Rabelais (Halle: Max Niemeyer, 1910).

On neologism and kinesic intelligence, see also Timothy Chesters in this volume.

The French word contenance referred, then as now, to the bearing of the body as a whole (rather than primarily to facial expression, as its English cognate does). See, for example, the Dictionnaire du moyen français, http://www.atilf.fr/dmf/definition/contenance . Cotgrave’s translation of contenance (presumably under the influence of English) emphasises the face but also makes clear that the word can mean the bearing or movement of the body: “the countenance, looke, cheere, visage, favor; gesture, posture, behaviour, carriage; presence, or composition of the whole bodie.”

Thanks are due to Marc Schachter for this observation.

http://www.atilf.fr/dmf/definition/contenance

See Introduction to this volume, pp. 4–5.

Des Mets et des mots: banquets et propos de table à la Renaissance (Paris: José Corti, 1987), 119–23.

See pp. 96–7 in the later section in this essay, “Thinking with Fiction: Rabelais’s ‘Modality Switches’.”

“A piece of the action,” 862, 867–8. See also Rutvik H. Desai et al., “The Neural Career of Sensory-motor Metaphors,” Journal of Cognitive Neuroscience 23 (2011): 2376–86.

On syntax and kinesis, see Terence Cave’s essay in this volume.

Bovelles, Charles de, Proverbiorum Vulgarium Libri tres ([Paris]: M.P. Vidouaeo, 1531), vol. II, f. lxxiii v . In transcribing Latin quotations I have, where relevant, changed ā to an or to am ; æ to ae ; ĕ to em ; i to j ; ῑ to in ; j to i ; q to que ; ß to ss ; u to v ; ŭ to um ; & to et . In the case of this quotation I have also corrected faciuntum to facientium , and solidam to solida . All translations from Latin are my own.

Rabelais (London: Duckworth, 1979), 129.

Metaphors We Live By (Chicago: Chicago University Press, 1980).

Binder and Desai, “The neurobiology of semantic memory.”

“Sage, Sapiens . Semble qu’il vienne de Sagax” (Nicot, 1606). The etymon of sage is now thought to be sapidus. Oscar Bloch and Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française (Paris: Presses Universitaires de France, 2002), first published 1932, 568.

“Sagax, sagacis, Cic. Qui ha grand flairement. Et per translationem, Qui conjecture et prevoit bien les choses advenir, Sage, Prudent, Bien advisé.[…] Sagaces canes. Cic. Qui sentent incontinent la trace de la beste, comme font les chiens qu’on appelle espagnols, et autres appelez pendants.” Lewis and Short’s modern dictionary also notes that the primary meaning of sagax , “of quick perception, whose senses are acute, sagacious,” is “chiefly of the acute sense of smelling in dogs.” The notion that the reader would actually be sagax like the dog, rather than merely saige , may possibly also be suggested by the presentation of the dog as an “example” rather than a simile, however Erasmus employed “example” with a broad Aristotelian sense that encompassed similitudes, analogies, and so on. Cf for Quintilian, example was the figure of comparison in which the things compared were most similar, hence example was unlike simile when simile compared animals to people ( Institutio Oratoria , bk 5, ch. 11.22), and sixteenth-century poetic theorists usually gave example a limited sense, attributing to it the function of providing models of conduct or models for writing. John D. Lyons, Exemplum: The Rhetoric of Example in Early Modern France and Italy (Princeton, NJ: Princeton University Press, 1989), 6–20.

The Dictionnaire du moyen français gives A. “Répandre une odeur agréable”; B. “Répandre une odeur désagréable, puer”; C. “Percevoir, sentir une odeur.” http://www.atilf.fr/dmf

Cotgrave gives “to feele; also, to sent, smell, vent, wind; also, to tast or savor; also, to heere; also, to yeeld a sent, savor, or tast; or to sent, savor, or tast, of; to have a smacke, touch, or spice, of.”

Lewis and Short.

http://www.atilf.fr/dmf

Cotgrave gives “to esteeme; think, deeme, trowe, suppose, repute, hold; weigh, consider; judge; prise, value; regard, respect, hold deere, set by, make much account of.”

I do not render “translatus” or “translatio” using terms such as “figurative” or “metaphor” because—as I will discuss— Dolet considers the translatus as a matter of degree. “LOCIS multis (id quod tamen maximè in tertio Tomo nostro demonstrabimus, cùm de phrasi Linguae Latinae scribemus) tum in hoc, tum in primo Tomo nostro à nobis traditum est, linguae cuiusvis et usum, et venustatem non in vocum tantùm proprietate, sed in translatis potissimum dictionibus consistere (id quod, inquam, quanta maxima fieri poterit diligentia, et judicio, tertio Tomo nostro docebimus) dignitatemque praecipuam ex vocum translatione linguas omnes nancisci.” [“In many places both in this volume and in my first volume (and most of all I will show this in my third volume, when I write about expressions of the Latin language) I have passed on that the use and charm of any language consists not only in the proper meaning of words but most of all in transferred uses of words (that which, I say, I will show in my third volume with the greatest care which is possible, and judgement) and that all languages acquire their particular value from the ‘transferral’ of words.”] (Lyon: Sebastian Gryphius, 1538), vol. II, col. 883.

“COMMENTARIORUM meorum ratio tibi ut liquidius, faciliusque constet, quo in his utar ordine, scire te quidem velim. Principio propositae vocis significationem tum propriam, tum translatam ostendimus. Deinde usus varietatem distinguimus. Postremo exempla cumulamus: sed ea separatim. Nempe ut sua proprietati assignentur: translationi deinceps sua. Quod verò ad usus varietatem pertinet, sic nos quoque exempla secernimus, ut statim post dictionis proprietatem, translationemque (si quam fortè translationem habet) quanta possum diligentia, diligenter ostensam simplicia exempla sine intervallo sequantur.” [“So that you may more clearly and easily understand the method in my Commentaries, I want you to know the arrangement that I am using in them. First of all I show the meaning of the word under discussion, both its proper and transferred meaning. Then I distinguish its variety of uses. Last of all I pile up examples, but each of these things separately. So that examples are assigned to the proper meaning and then to the transferred meaning. But in setting forth the variety of uses, I also divide the examples in such a way that immediately after I have carefully shown with as much care as I am able the proper meaning and the transferred meaning of the word (if it has a transferred meaning), simple examples follow without a pause.”] “De Commentariorum ratione, et ordine” (Lyon: Sebastian Gryphius, 1536), vol. I, prefatory material, unpaginated.

For example, vol. II, cols. 884–5.

Meaning more usually moves from concrete to abstract than the reverse. For a discussion of this in relation to Indo-European perception verbs, see Eve Sweetser, From Etymology to Pragmatics: metaphorical and cultural aspects of semantic structure (Cambridge: Cambridge University Press, 1990), 23–48.

Institutio oratoria , book VIII, ch. 2.

Vol. I, col. 171.

“INDAGARE est venatorum more inquirere, qui loca, ubi ferae latibula habent, investigant: dicimus autem indago rem, vel, de re” (Vol. I, col. 170).

The verbs immediately following odoror in this citation—“sentiant […] existiment”—also mean that it bears an interesting similarity to Rabelais’s sequence “fleurer, sentir, estimer,” although the latter two verbs are not presented as synonyms or equivalents for odoror in the Cicero citation and one would not wish to draw firm conclusions from this (almost certainly coincidental) similarity.

Renaissance Truth , 27–8.

As Dolet puts it in the preface to the first volume (“De Commentariorum ratione, et ordine,” unpaginated), “Vocabuli verò primò positi proprietate, translatione, usus, constructionisque varietate et verbis nostris, et Ciceronis exemplis satis multis demonstrata, voces alias significationis cognatione superioribus affines actutum subjungo: rem deinde, quantum licet, perpetuo” [“After I have demonstrated both with my own words and with sufficiently many examples from Cicero the proper meaning and transferred meaning and the diversity of use and of arrangement of the word under discussion, I immediately join other words which are connected by kinship to earlier words then I continue this affair for as long as possible.”] Dolet draws attention to this practice relatively often, for example, Vol. II. Prefatory “De Secundi tomi ordine,” unpaginated; vol. II, cols. 1034, 1085, 1583. In the epitomes of the Commentarii produced by a Basle publisher (1537, 1539, 1540), the word entries in the first volume were rearranged alphabetically, although the original order was reproduced in tabular form after the lexicon proper; the second volume retained the arrangement by subject groups. The number of examples was also reduced. See Moss, 31–2. Dolet himself was proud of the order of his Commentarii , expressing this pride not only on a number of occasions in this work but also in others: see Michel Magnien, “La Philologie selon Dolet,” in La Philologie humaniste et ses représentations dans la théorie et dans la fiction , ed. Perrine Galand-Hallyn, Fernand Hallyn, and Gilbert Tournoy (Geneva: Droz, 2005), vol. II, 449, n. 30.

Vol. I, cols. 168–72.

The sudden rupture in their friendship did not occur until 1542. Mireille Huchon, “Dolet et Rabelais,” in Étienne Dolet 1509–2009 , ed. Michèle Clément (Geneva: Droz, 2012), 345–59. Richard Copley Christie, Étienne Dolet, The Martyr of the Renaissance 1508–1546: A Biography (London: Macmillan and Co., 1899), first published in 1880, 371–86.

Copley Christie, 229–40.

Gargantua may have been published in 1534 but Huchon speculates that it is most likely to have been in the first third of 1535. Œuvres completes , 1054–55.

On literary affordances, see Terence Cave, Thinking with Literature: Towards a Cognitive Criticism (Oxford: Oxford University Press, 2016), 46–62.

“Literature is powerful because, more than any other type of discourse, it triggers the activation of unpredicted sensorimotor configurations.” The Style of Gestures: Embodiment and Cognition in Literary Narrative (Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 2012), 17.

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Drawing attention to this, Judith Anderson argues that we should “free Renaissance meaning from narrow, anachronistic lexicalisation.” Anderson also observes that Robert Estienne’s 1532 Thesaurus linguae latine draws attention to the principle of translatio . It does so in a less explicit and nuanced way than Dolet’s Commentaries . “Translating Investments: The Metaphoricity of Language, 2 Henry IV, and Hamlet,” Texas Studies in Literature and Language 40 (1998): 231, 235; reproduced in Translating Investments: Metaphor and the Dynamic of Cultural Change in Tudor-Stuart England (New York: Fordham University Press, 2005), 8–35.

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Montaigne and the Art of Free-Thinking (Oxford: Peter Lang, 2010), 73. See Terence Cave in this volume.

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Banks, K. (2018). Metaphor, Lexicography, and Rabelais’s Prologue to Gargantua . In: Banks, K., Chesters, T. (eds) Movement in Renaissance Literature. Cognitive Studies in Literature and Performance. Palgrave Macmillan, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-69200-5_5

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Published : 28 December 2017

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Plan de l'analyse linéaire du prologue de "Gargantua" de Rabelais

28 Septembre 2021

Rédigé par Litteratus et publié depuis Overblog

L'analyse linéaire du prologue de Gargantua de Rabelais traite en premier lieu de l'invitation joyeuse faite par l'auteur au lecteur avant de se fonder sur une stratégie argumentative.

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Repères :  rire et savoir (Gargantua)  :  étude

Dans l'article précédent, nous avons procédé à la lecture du Prologue de Gargantua en nous fondant sur la méthode de la Gazette littéraire basée sur l'acronyme des  6 GR OS SES   C LE FS. Nous avons utilisé des  codes couleur pour examiner le texte sous 6 angles (grammaire, oppositions, 5 sens, conjugaison, champ lexical et figures de style).

Pour vous aider à suivre, il vous est conseillé d'ouvrir dans une autre fenêtre le texte colorié et de suivre en parallèle le plan détaillé qui suit : on rappelle qu'il ne s'agit que d'un extrait qui part du début "buveurs très illustres" pour s'achever à "la vie économique".

Il est donc grand temps de tirer des analyses de notre lecture qui a suivi le déroulé du texte, lui-même découpé en paragraphes. Nous avons élaboré un plan linéaire en deux parties : la première a trait à l'invitation joyeuse faite par l'auteur au lecteur ; la seconde se fonde sur une stratégie argumentative qui relève du registre didactique.

1. Une invitation joyeuse

Le premier paragraphe du prologue prend la forme d’un discours de Rabelais qui entretient le lecteur du célèbre texte philosophique de Platon, le Banquet. Il s’agit ainsi d’un discours d’un auteur qui rapporte les propos de Platon qui les tient lui-même de Socrate qui rapporte enfin les propos d’un convive, Alcibiade. Il faut y voir un prologue placé sous le signe du festif tout comme un hommage de la Renaissance à l’Antiquité.

a. Un discours comique

Ce discours est placé sous les auspices de la fête avec le banquet, la boisson, la moquerie. Le discoureur se veut aussi un joyeux convive avec ses interpellations familières et l’opposition entre vous/je.  Ce n’est pas à des purs esprits qu’il s’adresse, mais à des humains, vus comme des jouisseurs de la vie, aimant rire et se divertir (« buveurs très illustres » et ayant une sexualité avec « vérolés très précieux » c’est-à-dire la syphilis (maladie à la fois contagieuse et incurable très courante au XVIe siècle). L’auteur forme ainsi deux oxymores produisant un effet comique. Le premier registre se veut aussi comique par le biais de fourmillement de détails par des adjectifs qualificatifs épithètes hyperboliques.

La longueur des propositions faites d’incises « non aux autres », de subordonnées « que sont dédiés mes écrits » donne l’apparence d’un discours non préparé, spontané comme à un banquet où l’on porterait un toast.  La rhétorique de Rabelais semble aussi laborieuse avec les nombreuses références données « comme le dit », de jugements subjectifs « prince des philosophes ». Cela  donne une fausse impression de lourdeur et d’impréparation comme on le verra par la suite.

b. Une référence à l’Antiquité

Les propos a priori sans logique partent d’une digression portant sur une simple boîte avec un couvercle. Il s’agit en réalité d’une savante métaphore filée, menant à une véritable démonstration qui part d’un objet créé par l’homme pour aboutir à un éloge de Socrate. Rabelais s’appuie sur un matérialisme prosaïque, une boîte de pharmacie, pour aboutir à une leçon philosophique tirée de l’Antiquité.

Sur le premier point, on découvre le champ lexical de la médecine (que pratiquait l’auteur) : «apothicaire » « drogues » « baume » "vérolés ". Cela revient à dire que le discours peut soigner, c'est-à-dire éduquer l’homme.

Dans le cadre de sa démonstration joyeuse, Rabelais offre de nombreuses énumérations donnant un rythme plein de vie et de légèreté à son discours. S'agissant de cette vitalité, il recourt à un bestiaire faisant naître une opposition entre des animaux mythologiques et des animaux réels amoindris ou recréés. Le bestiaire est étiré pour faire apparaître le parallèle incongru entre Socrate et un taureau. La description physique et sociale de Socrate se veut aussi comique par son côté exagérément péjoratif : «  fou » « inapte ».

c. Un savoir humaniste

On entre ainsi dans un registre moins léger et plus didactique : le champ lexical du savoir est en effet omniprésent avec « divin savoir », « écrits », « précepteur ». On a vu que ce passage adopte un ton qui est en apparence badin à l’image du sens de la vue, sens trompeur ainsi convoqué.

On assiste ainsi à une rupture du propos quittant le superficiel avec la conjonction de coordination « mais » pour conduire à un sujet plus profond avec le sens du toucher « ouvrant ». C’est alors que l’opposition entre l’extérieur et l’intérieur de la boite/philosophe prend tout son sens : Socrate devient alors l’archétype du sage qui s’oppose par son activité de la pensée traduite par des adjectifs ou locutions laudatives et hyperboliques « merveilleuse, invincible, sans pareille, parfait, certain… » aux hommes perdus dans leurs activités mercantiles et désordonnées « perdent le sommeil, courent, travaillent, naviguent et bataillent tant. »

C’est l’occasion pour Rabelais d’user de la rhétorique des contrastes entre jadis/présent, le corps/âme et Socrate/ les hommes. Il s’appuie en outre sur des énumérations, des hyperboles par le truchement de comparatifs et de superlatifs. Mais la principale opposition qui sous-tend le texte, c’est celle du rire face au sérieux.

La rhétorique s’appuie également sur l’usage de différents temps, le présent de l’interpellation « je dédie » mais aussi de la vérité générale « veillent, travaillent…. ». L’humanisme de Rabelais convoque les textes de l’Antiquité dont il fait deux expresses références avec force détails : il a besoin pour ce faire de recourir à l’imparfait et au plus-que-parfait. Mais ce n’est pas pour laisser le lecteur en dehors du propos : il l’interpelle directement en recourant au mode conditionnel «vous n’en auriez pas donné».

Ce premier paragraphe exposé s’éloigne en apparence de l’idée que l’on se fait d’un avant-propos, ainsi que le rappelle Rabelais dans le deuxième paragraphe.

Rabelais cherche dans les prochains paragraphes à tirer un enseignement de ce qu’il vient d’énoncer. On entre dans un autre registre, celui didactique, mais qui est toujours savamment lié au registre comique.

a.  Une connivence avec le lecteur

Pour ce faire, il pose une question formelle « à quoi », il nous aide à chercher le but du discours développé dans le premier paragraphe. D’ailleurs ce qui précède est vu comme un « prélude » du prologue, à savoir étymologiquement un avant/jeu, un moment avant le jeu. On reste toujours dans le champ lexical du divertissement. A ce mot, il oppose le « coup d’essai » : on entre maintenant dans le cadre d’une démonstration à visée proprement argumentative.

L’auteur entend interpeller une nouvelle fois le lecteur. On retrouve l’opposition  entre  « vous » et « je ». Mais une connivence s’instaure puisque les « buveurs » et « vérolés » deviennent «mes disciples » : on note la gradation ascendante faisant entrer le lecteur dans une intimité plus étroite avec l'auteur. Avec « mes bons disciples», il s’agit de valoriser des personnes qui partagent les mêmes idées philosophiques.

Rabelais distingue le lecteur d’une autre catégorie : les  « fous oisifs ». Ce terme fait référence à Érasme, un célèbre humaniste, auteur de l'ouvrage Eloge de la folie aux termes duquel il montre que la folie aux yeux des hommes constitue en réalité la vraie sagesse sur le plan philosophique. Là encore, Rabelais use d'un oxymore pour donner du contraste : la folie étant associée à la mobilité alors que la sagesse à l’étude relève plutôt de l’immobilité « oisiveté ».  On notera que cette catégorie est indéfinie «quelques autres » et peu nombreuse. On est donc sur un éloge du vrai savoir qui s'effectue par le biais de la la lecture.

b. Un éloge de la lecture

On retrouve aussi la métaphore filée de la boîte de pharmacie avec l’opposition intérieure et extérieure : le contenant « la boîte » et le contenu « la drogue ». Mais c’est cette fois pour l’appliquer au livre selon l'exposé qui va suivre. Ce faisant, Rabelais crée une opposition entre le titre « enseigne extérieure » et le contenu de l’ouvrage « œuvres des hommes ».

C’est encore par l’effet du comique que Rabelais attire notre attention. Il choisit des procédés énumératifs qui mélange pêle-mêle des ouvrages réels de l’auteur avec des livres imaginaires : le champ lexical de la paillardise est convoqué : « fesses » « braguettes». À cela s’ajoute le goût du terroir avec « pois aux lards ». On est dans un domaine prosaïque des choses du corps, de la vie proprement humaine.

Cette argumentation repose aussi sur des locutions conjonctives : « c’est qui », « c’est pourquoi», « alors », ce qui est cohérent avec l’éloge du savoir résultant de la lecture des « traités », « livres » ,« matières ». La lecture exige un travail de la part du lecteur : il doit se livrer à l'interprétation du texte.

c. Une interprétation de la lecture

Rabelais propose deux formes d’interprétation contraires celle « littérale » et celle « allégorique» sans jamais choisir entre les deux. On voit l’ambiguïté de l’auteur sur la question qui a alimenté de nombreux débats. Il laisse le lecteur se faire sa propre opinion avec le participe présent « en admettant que ». Néanmoins, il le met en garde sur le risque d’erreur qui peut être commise en recourant au sens trompeur, cette fois celui de l’ouïe « chant des sirènes ».

On assiste à une rupture du discours par une nouvelle interpellation comique de l’auteur à son lecteur. « Canaille ! ». L’exclamation porte sur un terme familier volontiers outrancier qui a pour objet de maintenir son attention en éveil.

Dans une forme de continuité, Rabelais reprend trois thèmes déjà abordés, celui de la boisson  «une bouteille», celui du bestiaire avec le chien et enfin celui du texte de Platon, tiré cette fois de son ouvrage politique, La République.

L’auteur offre une longue digression à l’aide d’interrogations purement rhétoriques « qui le pousse... » « quel est l’espoir ...»  « Quel bien .. ». Il capte ainsi l'attention de son lecteur en devançant ses questions. Il crée artificiellement un dialogue qui est bien fictif.

L’évocation de cet épisode de l'Antiquité permet de faire un habile parallèle entre l’animal et l’homme. Ce lien est étroit puisque l’on note une personnification du chien réputé « philosophe » avant qu’il n’adopte des attitudes purement humaines avec l’énumération des noms tels que «dévotion », « prudence » « passion ».

La recherche du chien porte donc sur la « moelle » de l’os avec le sens vrai du toucher « tient ». Cet os devient une métaphore, « rompre l'os et sucer la substantifique moelle » sur laquelle Rabelais s’appuie à trois reprises :  « À son exemple », «  c'est-à-dire », « je signifie » : il nous invite à une lecture savante nécessitant efforts et temps : « lecture attentive et une méditation assidue ».

C’est par cette méthode que l’homme accède à un authentique savoir que Rabelais juge double, à la fois religieux : «  doctrine », «sacrements », «religion », mais aussi  philosophique : «état de la cité » et politique « la gestion des affaires ».

Repère à suivre : thème de l' éducation : chapitre 14

dissertation gargantua prologue

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Rabelais, Gargantua

dissertation gargantua prologue

  • Description

Fiche de lecture

Titre: G

Auteur: Rabelais

Date de parution: 1534

Genre: Roman

Plan de la fiche:

I Présentation de l’auteur

II Contexte de l’oeuvre

III Découpage

IV Personnages principaux

V Résumé détaillé

VI   Thèmes importants

VII Moments clés

VIII Conclusion

I Présentation de l’auteur:

François Rabelais est né en 1494 près de Chinon, en France. Son père était avocat. Nous ignorons le lieu et la date de sa naissance. De 27 à 33 ans, Rabelais est moine, d’abord à Fontenay-le-Comte puis dans d’autres abbayes. On sait qu’il écrit et parle le latin et le grec. Il échange avec Guillaume Budé, traduit Hérodote. Rabelais se passionne pour le droit. Après avoir changé d’ordre monastique en 1524, Rabelais quitte définitivement l’habit de moine et se rend à Paris puis à Montpellier pour y faire des études de médecine. Il apprend l’anatomie, la physiologie, la physique avec des auteurs grecs et latins: Aristote, Pline. Il arrivera même à enseigner la médecine. Il meurt à Meudon en 1553.

II Contexte de l’oeuvre:

A l’époque où Rabelais publie Gargantua , les puissances de l’Europe sont françaises (François I er), espagnoles (Charles Quint) et anglaises (Henri VIII). Les rois d’Espagne et de France en particulier se disputent l’Europe dans des conflits sans fin. A bien des égards, on peut reconnaître Charles Quint dans le personnage de Pichocrole, l’ennemi de Gargantua. D’un point de vue religieux, les années 1533 et 1534 sont marquées par les « placards », des textes anti-catholiques circulant à Paris. D’un point de vue littéraire, ces années sont considérées comme un véritable foisonnement d’idées et d’échanges. Les poètes Ronsard et Clément Marot célèbrent un épicurisme que l’on retrouve chez Rabelais. Montaigne ou Agrippa d’Aubigné écrivent à propos d’une vie saine, aux prises de l’amour, où la connaissance et les savoirs rendent la vie meilleure. Ce sera le siècle de l’humanisme (voir mot-clé).

III Découpage:

Un prologue, 58 chapitres.

IV Personnages principaux:

Gargantua: héros du roman, c’est un géant. Il est le fils de Grandgousier et Gargamelle, ses parents. D’abord élevé par les sophistes à Paris, il est ensuite éduqué par Ponocrates qui l’éduque de manière humaniste. Il s’illustre à la guerre contre Pichocrole.

Ponocrates: c’est le professeur de Gargantua. Il s’occupe de l’éduquer selon les principes humanistes chers à Rabelais.

Frère Jean: Frère Jean est un moine qui s’illustrera dans la guerre contre Pichocrole. Il n’hésite pas à se battre. A la fin du livre, pour le remercier de son courage au combat, Gargantua lui offre l’abbaye de Thélème.

V Résumé détaillé:

Gargantua débute par un Avis au lecteurs et un Prologue de l’auteur . Gargantua est rédigé par un certain M. Alcofribas, dont nous ne connaissons pas l’identité. Le premier texte est un épigramme sous forme de dizain: dix vers s’adressant au lecteur pour introduire le livre qui s’ouvre entre nos mains. Il y est annoncé l’une des phrases les plus importantes du livre « rire est le propre de l’homme ». Gargantua sera donc placé sous le signe de l’humour. Le Prologue est cette fois-ci une lettre adressée au lecteur, de la part d’Alcofribas. Il est rempli de réflexions philosophiques et littéraires (Platon, Homère, Ovide). L’auteur se compare aux grands auteurs qu’il nomme. Il invite le lecteur à boire à sa santé et à ne pas se prendre au sérieux.

Le chapitre 1 débute par un apostrophe au lecteur: ce dernier peut se référer à la Grande Chronique pantagruélique pour connaître les origines de Gargantua. Le narrateur utilise la première personne pour parler au lecteur. Le narrateur rappelle avec humour l’intérêt de connaître sa généalogie. Le texte de la Grande Chronique a été trouvé aux abords de la Vienne: nous sommes donc en France.

Le chapitre 2 est composé d’un poème qui est comme une énigme pour le lecteur. On y comprend que l’auteur se compare à d’autres héros connus, comme Ulysse par exemple. On note aussi le vocabulaire religieux qui annonce les critiques à propos de l’église. Enfin, les énigmes et jeux de mots étant à la mode à la cour du roi de cette époque, on peut aussi voir ce poème comme un jeu de mots, un message codé à l’intention du lecteur et faisant écho à une énigme clôturant le livre au chapitre 58. Gargantua est en effet encadré par deux énigmes.

C’est au chapitre 3 que le lecteur entre véritablement dans le vif du sujet. Le narrateur rappelle que Gargantua fut porté onze mois dans le ventre de sa mère. Il est le fils de Grandgousier et de Gargamelle, décrite comme « un beau brin de fille à la bonne trogne ». Quand l’auteur s’insurge contre les détracteurs l’accusant de mensonge quant aux onze mois de grossesse, il se réfère à des textes scientifiques et antiques: Pline, Plaute, par exemple.

Le chapitre 4 indique qu’enceinte, Gargamelle mange des tripes (intestins) à profusion et que tous font la fête lors d’un dîner fameux. Alors que Grandgousier rappelle à sa femme que les intestins transportent la matière fécale, le narrateur commente à quel point Gargamelle doit en être remplie après son repas. La scatologie s’inscrit comme un élément récurrent du livre. Les façons qu’ont les invités de demander à boire sont retranscrites dans le chapitre 5.

Comme sa mère est malade à cause des tripes, Gargantua sort par l’oreille de cette dernière. Le narrateur se justifie en faisant la liste des hommes ou des dieux nés de façon originale (Bacchus de la cuisse de Jupiter, par exemple). Dès les premières secondes de sa vie, Gargantua hurle « à boire! à boire! ».

Comme cette exclamation est étonnante, son père lui répond « Que grand tu as! », en référence au gosier de son fils. C’est ainsi que le jeune géant est nommé Gargantua. Ce dernier mange énormément, à tel point qu’il est allaité par 17913 vaches pendant pendant un an et dix mois. Dans le chapitre 8, son père décide de le vêtir uniquement de blanc et de bleu: « Car le blanc lui signifiait joie, plaisir, délices, et réjouissance, et le bleu, choses célestes ». Le narrateur énumère la quantité précise de tous les tissus qu’ont nécessité les habits. Les chapitres 9 et 10 sont consacrés à la justification du choix de ces couleurs.

De ses trois ans à cinq ans, Gargantua ne cesse de manger et de dormir. Son enfance est passée dehors avec d’autres enfants. Il étonne son père en lui expliquant – sous la forme d’une poésie – le moyen qu’il a trouvé de se torcher le derrière. Son père est très impressionné par l’ingéniosité de son fils. C’est ainsi que Gargantua est instruit dans d’autres matières par toute une série de pédagogues, comme maître Holoferne et maître J. Bridé. C’est l’occasion pour l’auteur de se moquer de leurs noms et de leur prétendue érudition. Le pédagogue choisi pour Gargantua est Ponocrates. C’est sur le dos d’une énorme jument que Gargantua arrive à Paris.

Au chapitre 17, Gargantua urine sur les parisiens et vole les cloches de Notre-Dame de Paris. Gargantua est éduqué par Ponocrates à Paris. C’est un élève appliqué qui aime jouer aux cartes dans son temps libre. Le chapitre 22 nous fait la liste des jeux de cartes que Gargantua aime. Comme il boit et mange beaucoup, Ponocrates tente de lui enseigner selon une autre méthode. Il décide de le faire se lever plus tôt dans la journée (quatre ou cinq heures du matin). Son nouveau maître prend le temps de regarder autour de lui pour s’instruire de tout ce qu’il voit. Gargantua passe tout son temps à lire et à discuter de ce qu’il apprend avec son maître. Le jeune géant devient un jeune homme véritablement éclairé. On enseigne aussi à Gargantua à se battre à la lance, comme un véritable chevalier. Gargantua se renseigne aussi sur les différents métiers: il rend visite aux artisans pour les regarder faire et apprendre d’eux.

Des paysans se battent pour une fouace (du pain) et en résulte une guerre. Un peu plus tard, le seigneur Pichocrole déclare la guerre à Gargantua et à ses proches. Pendant la guerre, Frère Jean, un moine, s’illustre au combat contre les ennemis. Lorsque Grandgousier apprend que ses terres ont été saccagées par Pichocrole, il n’est pas en colère. L’auteur montre qu’il réagit avec prudence, calme, et essaie de raisonner au mieux. Grandgousier essaie de parler à son ennemi pour faire la paix et empêcher la guerre. Dans le chapitre 29, Grandgousier écrit à Gargantua pour lui expliquer la situation. Il lui demande de quitter Paris afin de venir l’aider. Grangousier envoie des présents à Pichocrole dans le but d’obtenir la paix. Gargantua quitte Paris dès qu’il obtient la lettre de son père et se rend à la guerre.

A la guerre, Gargantua se fait attaquer, mais il croit que les projectiles sont des pépins de raisin. Il passe le val de Vède. Lorsqu’il arrive chez lui, son père et sa mère sont très contents de le voir. En se peignant, il évite les boulets de canon qui lui sont projetés dessus. Alors qu’il souhaite manger une salade, il avale des pèlerins qui s’étaient cachés dedans par inadvertance. Gargantua, ses parents et les moines fêtent Frère Jean et ses exploits au combat. S’en suit une discussion pour savoir pourquoi les moines vivent retirés du monde. Chaque convive donne son avis: la discussion est éclairée, drôle. La guerre continue de plus belle. Grandgousier essaie d’éviter les combats avec Picrochole.

Toucquedillon, un proche de Pichocrole, est interrogé par Grandgousier. Ce dernier le traite humainement, mais il le trahit et retourne dans le camp des ennemis. Dans les chapitres 48 et 49, Gargantua réussit à gagner la guerre. Gargantua fait une harangue aux vaincus. Il les laisse partir et leur pardonne leurs actes. Il fait preuve de bienveillance: Gargantua apparaît comme un seigneur accompli.

Afin de récompenser Frère Jean de ses exploits au combat, Gargantua décide de lui faire construire une abbaye. Cette abbaye s’appelle l’abbaye de Thélème et Gargantua et Frère Jean en dictent les règles de vie. L’endroit apparait comme une utopie: les femmes   y sont admises, et tous peuvent venir y vivre. Dans les tours qui constituent l’abbaye sont des bibliothèques remplies de livres en latin, mais aussi en espagnol ou en italien. Le chapitre 54 relate ce qui est inscrit sur la porte de l’abbaye de Thélème. Les chapitres suivants relatent la vie raffinée des habitants de l’abbaye. On peut en résumer le principe fondateur: « Fais ce que voudras ». Le roman se clôt sur une énigme (clin d’oeil à celle du chapitre 2 qui ouvre le roman).

VI   Thèmes importants:

Le gigantisme est l’un des grands thèmes de l’oeuvre. L’auteur en exploite les effets comiques qui résultent de la disproportion des géants face aux hommes de taille normale. Mais c’est toute la vie de Gargantua qui apparaît comme disproportionnée, que ce soit dans les textes qui régissent son éducation, sa mémoire prodigieuse, ou encore ses exploits guerriers.

Le réalisme des habitudes de vie au Moyen-Age rend le livre particulièrement intéressant d’un point de vue historique. Que ce soit à Paris, dans les milieux étudiants, à la campagne, les milieux paysans et étudiants sont décrits avec grande précision par l’auteur.

Pichocrole apparaît comme l’emblème de la satire contre la guerre et les princes avides de conquêtes. La critique de la colère de Pichocrole complète la satire.

Enfin, le comique est le dernier thème important de Gargantua. Rabelais est un maître de l’invention des mots qui serviront au comique. La veine du « très bas », concernant les passages franchement scatologiques, participe au comique.

VII Moment clé:

Il serait vain de réduire cette oeuvre immense à un seul passage. Néanmoins, le Prologue apparaît comme un moment-clé tant il introduit le livre dans toute sa richesse. Dans cet avertissement en vers, l’auteur présente au lecteur la substantifique moelle » de son texte. Loin de n’être qu’une liste de plaisanteries, l’auteur se veut sérieux, il veut instruire et une grande sagesse se cache derrière l’humour.

VIII Conclusion:

Rabelais utilise les armes de l’humanisme et du comique pour nous présenter ses géants. Ces derniers deviennent attachants et le but principal est atteint: c’est notre vie que nous regardons à travers leurs yeux.

Balzac.jpg

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Oral Bac Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534.   (Analyse après le texte)

Prologue de Gargantua

Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c’est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue intitulé le Banquet, faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu’il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire (comme le fut Silène, maître du Bacchus). Mais à l’intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, l’amome, la civette, les pierreries et autres choses de prix. Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure l’oignon, tant il était laid de corps et d’un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fou, le comportement simple, les vêtements d’un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction dans l’état ; et toujours riant, trinquant avec chacun, toujours se moquant, toujours cachant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d’âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement incroyable à l’égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de votre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La dignité des braguettes, des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaîtrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtre que le titre le prétendait.

Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534. (Ceci est un exemple, et non un modèle. Votre réflexion peut mener vers d’autres pistes de lecture.)

Introduction:  

Rabelais ,avec Montaigne, est le grand humaniste français de la Renaissance. Son éducation éclectique (religion, médecine, droit) fait de lui un savant, et permet à sa curiosité de s’exercer. Il commence en 1532 un cycle d’écrits merveilleux, mettant en scène des géants, avec Pantagruel . Il utilise ce moyen pour faire passer les valeurs humanistes, et sa vision de la vie, épicurienne. (accroche)     En 1534, Rabelais écrit une nouvelle œuvre dans le même univers que Pantagruel .  Ici, l’auteur se penche sur la jeunesse et les exploits guerriers du père de Pantagruel, Gargantua. Le texte proposé est le début du prologue de l’oeuvre qui constitue un appel aux lecteurs et une présentation de l’oeuvre, de son caractère à la fois comique et philosophique. ( Présentation du texte) Comment Rabelais expose-y-il par un prologue en apparence burlesque la visée humaniste de son œuvre ? ( Problématique ) Le texte peut s’analyser en trois mouvements. Tout d’abord du début jusqu’à « autres choses de prix », Rabelais introduit le paradoxe entre l’apparence et la profondeur, l’extérieur et l’intérieur par la métaphore de la boîte. Puis, de « Alcibiade disait » à la fin du premier paragraphe, on assiste à un portrait paradoxal de Socrate. Enfin, le second paragraphe constitue un avertissement au lecteur. ( Annonce des mouvements )

Deuxième mouvement:  Le portrait paradoxal de Socrate. (De « Alcibiade disait » à la fin du premier paragraphe)

Troisième mouvement:  Un avertissement au lecteur. (Le deuxième paragraphe)

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Rabelais, Gargantua  : dissertation

Introduction, le rire comme déguisement, un « livre-silène », un livre qui développe de sérieuses critiques, un rire de pur divertissement, amuser par le récit de « bons tours », le « bon mot » ou le plaisir de jongler avec les mots, un rire de subversion, tourner en dérision et réhabiliter, l'abbaye de thélème : l'utopie comme pied de nez final .

"The Works of Rabelais (Books I and II, 1653; Book III, 1693). This is the work for which Urquhart is best known. It is considered one of the best translations of any work into English. There is a perfect match of temperament between author and translator. Urquhart's learning, pedantry and word-mad exuberance proved to be ideal for Rabelais's work. It is a somewhat free translation, but it never departs from the spirit of Rabelais. The third book was edited and completed by Peter Anthony Motteux and published after Urquhart's death."

dissertation gargantua prologue

Original:

worldwide because the author died at least 100 years ago.

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Translation:

worldwide because the author died at least 100 years ago.

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dissertation gargantua prologue

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Exercices bac français rabelais gargantua parcours "rire et savoir" littérature d'idées .evaluez votre niveau, testez vos connaissances.

Exercices bac français Rabelais Gargantua parcours "rire et savoir" . Evaluez votre niveau, testez vos connaissances-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère

Gargantua entre rire et savoir

Dans l'étude du prologue, Rabelais invite le lecteur à dépasser le rire pour s'élever à la connaissance, derrière le rire se profile le savoir et l'érudition. Les références philosophiques sont nombreuses, Platon, Socrate... Une soif de connaissance humaniste qui s'exprime dans les choix et les programmes de l'éducation de Gargantua. 

Prologue de Gargantua Rabelais

Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c’est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de intitulé le Banquet, faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu’il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire (comme le fut Silène, maitre du Bacchus). Mais à l’intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, l’amome, la civette, les pierreries et autres choses de prix. Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure l’oignon, tant il était laid de corps et d’un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fou, le comportement simple, les vêtements d’un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction dans l’état ; et toujours riant, trinquant avec chacun, toujours se moquant, toujours cachant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d’âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement incroyable à l’égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de votre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte. La dignité des braguettes, des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c'est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtre que le titre le prétendait.

Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut ses ce que hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur.Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! Souvenez-vous de la contenance que vous aviez. Mais n’avez-vous jamais vu un chien rencontrant quelque os à moelle ? C’est, comme dit Platon au livre II de la République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec quelle passion il le brise, avec quel zèle il le suce. Qui le pousse à faire cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de plus qu’un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le beaucoup d’autres produits, parce que la moelle et un aliment élaboré selon ce que la nature a de plus parfait, comme le dit Galien au livre 3 Des Facultés naturelles et IIe de L’Usage des parties du corps.A son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque. Puis, par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et sucer la substantifique moelle, c’est-à-dire _ ce que je signifie par ces symboles pythagoriciens _ avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine plus profonde, qui vous révèlera de très hauts sacrements et mystères horrifiques, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des affaires.

Problématique Le prologue est-il comique?

  • Littérature d'idées
  • Exercices  Parcours "Rire et savoir" 
  • Exercices  parcours "la bonne éducation"
  • Rabelais  
  • Questionnaire sur François Rabelais
  • Quelles sont les dates de Rabelais?
  • Né à La Devinière à Seuilly (Touraine) en 1483 ou 1494 selon les sources et mort en 1553
  • Sous quels pseudonymes est-il connu?
  • Alcofribas Nasier = anagramme de François Rabelais
  • Autre pseudonyme : Seraphin Calobarsy
  • Qui était-il?
  • Un penseur, chrétien, médecin, bon vivant, anticlérical
  • De qui Rabelais était-il admirateur?
  • Citez une autre œuvre que Gargantua
  • Pantagruel, 1532
  • Pantagruel et Gargantua sont-ils considérés comme une préfiguration du roman moderne?
  • Oui, ils préfigurent le roman réaliste et satirique mais on y trouve aussi un peu du conte avec le gigantisme, un peu de la parodie, de l’épopée et du roman de chevalerie;

Commentaire

Le texte que nous allons étudier est le début du prologue de Gargantua, roman écrit en 1534 par François Rabelais, humaniste de la Renaissance. Avant d'entamer les aventures du géant Gargantua et de son père Grandgousier, roi des Dipodes, l'auteur s'adresse à son lecteur de façon familière et lui fait comprendre qu'il ne faut pas se laisser tromper par les apparences: malgré son titre et le ton comique, l'œuvre qu'il s'apprête à lire contient une sagesse qu'il lui appartient de savoir repérer entre les lignes.

  • Problématique
  • Le prologue est-il comique? 
  • Plan possible

I - Un prologue burlesque 

- Rabelais s'adresse aux lecteurs 

- Lire comme on boit, pour s'enivrer

- L'ivresse stylistique et littéraire 

II - L'intention sérieuse de l'auteur

- Le texte est rigoureusement structuré

- Deux niveaux de lecture

- L'orientation philosophique de Rabelais

III -  L'humanisme du prologue 

- Vanter la noblesse et la spiritualité de l'homme

I - Un prologue burlesque  - Rabelais s'adresse aux lecteurs  - Lire comme on boit, pour s'enivrer - L'ivresse stylistique et littéraire

Apostrophe aux lecteurs. Quête du rire ainsi que le suggère le champ lexical "se réjouissant", "rire", "le rire", "ridicule", "toujours riant", "joyeux titre", "farces.

 Le lexique est bas et péjoratif "buveurs", "vérolés. 

Le genre est burlesque par les termes comiques, vulgaires.

Un titre pourtant élogieux, "la vie inestimable du grand Gargantua" qui contraste avec le lexique et souligne l'intention burlesque de Rabelais cherchant à rabaisser tout ce qui est noble. 

Autre aspect burlesque = description, présentation grotesque de l'aspect extérieur de Socrate "vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon". Sa laideur transparaît à travers une volonté d'animaliser le philosophe avec les epressions "nez pointu", "regard de taureau". 

Rabelais souhaite que le lecteur se comporte avec son oeuvre comme un chien qui succe son os à moelle. Les réactions de l'animal sont calquées sur celles du lecteur "A son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et humer ces beaux livres de haute graisse". Le lecteur est ainsi invité à faire une lecture particulière. Il lui faut trouver le sens caché derrière le sens premier. 

Le lecteur entre dans la lecture de Gargantua sur le mode de la démesure, l'esthétique de l'ivresse car il faut lire "buveurs très illustres" comme on boit du vin pour s'enivrer.. L'ivresse qu'on en retire doit-être joyeuse : amuser, divertir son lecteur.

Toujours rechercher l'ivresse. L'écriture doit inciter à rire, elle respecte la consigne de la quête du rire et de l'ivresse. " harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire" = l'énumération est une figure de style qui permet et à l' auteur d'étaler son ivresse stylistique. D'autres énumérations le confirment. On peut citer "Comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte". Quelques livres avec "de joyeux titres" pour entretenir son ivresse littéraire. 

Mais malgré les apparences burlesques du prologue, Rabelais veut être écouté et l'ivresse littéraire cache une intention très sérieuse 

II - L'intention sérieuse de l'auteur - Le texte est rigoureusement structuré - Deux niveaux de lecture - L'orientation philosophique de Rabelais

  le chiasme du premier paragraphe permet à l’auteur de comparer Socrate aux Silènes, il revient ensuite à une description du philosophe qui est mise  en avant dans tout le prologue de façon implicite.

  Il établit un rapport d’analogie entre ses œuvres, Socrate et les Silènes. Il s’agit de souligner l’apparence trompeuse  de ces auteurs  et de ces personnages mythologiques, fils d’hermès, précepteur de Bacchus, Dieu du vin très repoussant physiquement;  Enfin nous constatons l’importance de la métaphore filée qui  compare le lecteur à un chien avec son os à moelle.

"Il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui  y est traité". L'oeuvre annonce deux niveaux de lecture, derrière le comique, le sérieux. Derrière la trivialité, l'érudition. On retrouve le champ lexical de la connaissance et de la philosophie "prince des philosophes", "compréhension", "vertu", "la bête la plus philosophique", "sage".

La lecture de Gargantua doit-être une ivresse au sens médical, un remède, une médecine, elle est salvatrice, elle guérit les âmes. Pourquoi? Car elle invite et provoque la sagesse et la vérité. On peut remarquer le champ lexical de la médecine (référence aux études de médecine de Rabelais), "ni mal, ni infection", "remèdes", "apothicaire", "baume", "musc", "drogue", "moelle".  Ainsi, lire comme on boit pour s'enivrer prend un autre sens, il s'agit d'un dépassement vers la contemplation. L'ivresse conduit paradoxalement "à la sobriété sans égale" et permet le dépassement de l'âme. C'est une quête de la grandeur de l'homme. 

III -  L'humanisme du prologue  - Vanter la noblesse et la spiritualité de l'homme - Un humanisme socratique

"Une lecture attentive", "une méditation assidue", "rompre l'os et sucer la subtantifique moelle", "Devenir avisés et vaillants", ce champ lexical nous informe qu'une bonne lecture engendre "une intelligence plus qu'humaine", "une force d'âme merveilleuse", "un courage invicible", "une sobriété sans égale", "une égalité d'âme sans faille"

- Un humanisme socratique 

Tout comme pour s'élever à la dialectique socratique, la lecture rabelaisienne suppose de se tourner vers ce qu'il y a à voir = Elle fait appel au regard de l'âme, voir signifie comprendre. La connotation est philosophique. "Les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent" mais ils penvent aussi s'élever à une "intelligence plus qu'humaine" en s'éloignant de la doxa, en dépassant l'opinion, en se débarassant des préjugés. C'est un cheminement philosophique qui correspond à une manière de voir, un savoir, il s'agit de saisir l'essence des choses derrière les manifestions du paraître. 

Un très grand appétit de savoir, un initiateur dialecticien

Il sélectionne ses lecteurs selon leurs façons d'apprécier la vie. Ce texte a un statut paradoxal car, au-delà du rire, le penseur demande à son lecteur de prendre son ouvrage au sérieux. Les figures de rhétorique accentuent cette volonté farouche d’inviter à la réflexion : « Buveurs très illustres et vérolés très précieux », oxymore surprenante à laquelle s’ajoute « la bête la plus philosophique du monde».

Nous avons donc vu que derrière le comique burlesque créé par les comparaisons terre-à-terre, le portrait grotesque de Socrate et les citations farfelues de titres d'œuvres de Rabelais, se cache une intention plus sérieuse de l'auteur.

Rabelais veut éveiller les consciences et tente de faire passer un message à connotation didactique en suscitant le rire. Il nous incite à dépasser les apparences qui si l’on se réfère à Socrate sont bien trompeuses. La périphrase, « le prince des philosophes » pour évoquer Socrate met en avant l’idée selon laquelle on peut-être le meilleur initiateur dialecticien philosophique auprès d’un enseigné qui va au-delà du paraitre. Il faut donc remonter jusqu’à l’essence du savoir.

A consulter 

  • Autre analyse du prologue
  • Etude linéaire 

François Rabelais, Gargantua, L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste. L’anti-abbaye de Rabelais

François Rabelais, Gargantua, livre LVII L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste. L’anti-abbaye de Rabelais-En quoi peut-on dire que le système décrit ici par Rabelais incarne une utopie basée sur des idéaux humanistes ?I) Une abbaye peu conventionnelle - II) Une utopie humaniste-LA LOGIQUE DU RENVERSEMENT RABELAIS

Questions sur Gargantua

GARGANTUA DE RABELAIS

Quel est le nom des parents de Gargantua ?

Quelle est la particularité physique de Gargantua ?

Résumez en quelques lignes la naissance de Gargantua

Justifiez le nom de Gargantua

Quelles sont les deux couleurs portées par Gargantua dans sa jeunesse ?

A quel personnage historique Gargantua est-il comparé par son père pour rendre compte de son intelligence ?

Où Gargantua va-t-il faire ses études ?

Quelle est la première chose qu’il y fait ?

Selon vous, combien de types d’éducation Gargantua reçoit-il ? Qualifiez-les

Citez deux précepteurs de Gargantua

Contre qui Gargantua et son père mènent-ils une guerre ?

Qui est l’allié de Gargantua lors de la guerre évoquée ?

Pourquoi cette guerre est-elle déclenchée ?

Comment cette guerre s’achève-t-elle ?

Quel est le nom de l’abbaye évoquée à la fin du roman ?

Quelle en est la devise ?

S’agit-il d’une abbaye " classique " ? Justifiez

Quelle langue Rabelais utilise-t-il dans ses fréquentes citations ?

Comment qualifierez-vous le roman de Rabelais ?

Quel passage de Gargantua vous a le plus marqué et pourquoi ?

OBJET D’ÉTUDE : L’HUMANISME

Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme

La Renaissance française

 l’humanisme?

Quelques points fondamentaux à retenir :

1- Un monde en découvre un autre .

À partir des grands voyages accomplis par les Espagnols et les Portugais, dès la fin du XVe siècle, de nouveaux espaces sont mis au jour par les Européens. Au moment où Rabelais écrit Gargantua, la colonisation des Amériques se met en place. À l’intérieur de l’Europe, les guerres d’Italie mettent les Français au contact de la Renaissance artistique. En même temps, cette période est celle des progrès techniques : l’imprimerie, a pour conséquence directe la diffusion des textes, le contact direct de ceux-ci avec le lecteur. Les perceptions, les représentations mentales vont donc changer ; le système Copernic, en s’imposant lentement, ouvre une ère nouvelle de la pensée humaine. “A science nouvelle, littérature et esprit nouveau” : la médecine, encore largement dépendante de l’érudition et des conceptions galiéniques, s’ouvre à l’expérimentation scientifique. (Vésale, Paré). Rabelais est lui-même médecin, à la croisée d’une formation traditionaliste fondée sur l’étude des humeurs, et d’une aspiration au renouveau, philologique par l’étude directe des sources (grecques, latines) et déjà expérimentale (il donne des leçons d’anatomie et procède à la dissection de cadavres).

2- La Renaissance culturelle, artistique, littéraire

Le besoin d’idées nouvelles et l’appétit de savoir sont d’autant plus vifs que l’enseignement des Universités s’est englué jusque-là dans la scolastique. À cette absence de sens critique qui règne à l’Université va donc s’opposer le recours aux textes originaux grâce aux humanistes qui vont marquer la formation de Rabelais (Érasme, Budé). C’est l’occasion de rappeler aux élèves l’origine du mot humanisme, qui vient du latin “humanitas”, dont le sens second désigne la culture de l’esprit. De là les “lettres d’humanité”, fondées sur le contact personnel et sensible avec les œuvres. S’y rattache un idéal de sagesse, et une philosophie de la vie libérée du carcan de l’enseignement autoritaire.  cette diffusion des “Belles lettres” est favorisée en France par le pouvoir royal (notamment par la fondation du Collège des lecteurs royaux, indépendant de la Sorbonne) ; il n’est pas inutile également de préciser que cette période est celle de l’édification des châteaux les plus célèbres de la Loire (dont les élèves ont peut-être montré auparavant des images) et que la musique est également en plein renouveau, avec l’introduction de la polyphonie.

3- Le renouveau spirituel.

Cette époque est marquée par les penseurs religieux qui bouleversent la chrétienté en entrant en dissidence. Ce qui est important, c’est que les élèves voient d’emblée ce qui unit l’humanisme et la Réforme : même volonté de retour aux textes originaux (la Bible est lue directement par le fidèle), même vision critique, même appel au développement de la conscience individuelle. Ainsi se forme l’esprit de libre examen, auquel s’oppose la Sorbonne (Noël Béda en tête) au nom du principe d’autorité. Ces rappels ne sont pas inutiles : ils permettent d’introduire l’Affaire des Placards, qui coïncide avec la publication de Gargantua, la question étant de savoir si l’écrivain a publié antérieurement ou postérieurement à cet événement. Pour mémoire : durant la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des affiches contre la messe sont placardées dans la France entière, jusque sur la porte de la chambre de François 1er au château d’Amboise, ce qui constitue un affront envers la personne royale. Cet épisode marque dès lors une radicalisation de François 1er contre les Réformés (notamment par l’exil de Calvin, mais aussi celui de Marot, et par de nombreux procès et condamnations).

Etude linéaire, Rabelais, Gargantua - Chapitre 13. Parcours, "Rire et savoir".

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Date de dernière mise à jour : 04/08/2024

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  1. Dissertation sur Gargantua : exemple pour le bac

    Voici une dissertation sur Gargantua de Rabelais (parcours au bac de français : Rire et savoir). Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement est présenté sous forme de liste à puces. N'oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés.

  2. Prologue de Gargantua, Rabelais : analyse pour le bac

    Dans ce prologue de Gargantua, Rabelais dévoile à son lecteur la dimension dionysiaque de son écriture. L'esthétique dionysiaque est une esthétique de la démesure, de l' ivresse, de l' instable et de l' enthousiasme. L' apostrophe aux lecteurs « buveurs très illustres » place d'emblée le lecteur dans cet univers dionysiaque.

  3. Gargantua

    Conclusion. Le début du prologue de Gargantua de Rabelais tthéorise et met en pratique le projet du livre : enseigner par le rire. Mais il reste une ambiguïté : le double aspect, burlesque et sérieux. Ce double aspect montre la liberté et l'audace de l'écrivain. Ici, le dialogue est un moyen d'enseigner au lecteur.

  4. Le prologue de Gargantua Dissertation type bac

    Le prologue de Gargantua Dissertation type bac . Télécharger en PDF. Dans le prologue, Rabelais propose une description des silènes, boîtes antiques dont la décoration frivole provoque un rire incontrôlable, mais dont l'intérieur regorge de matières précieuses.

  5. Gargantua, Rabelais : Prologue (Explications et ...

    Nous allons étudier le prologue de Gargantua, l'œuvre de Rabelais. C'est le deuxième roman que Rabelais écrit, sous le nom d'Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). Après nous avoir raconté la vie de Pantagruel, maintenant il raconte celle de son père, Gargantua. Dans cet ouvrage, Rabelais aborde des sujets importants ...

  6. Rabelais, Gargantua : dissertation

    Pourtant, on découvre l'affirmation contraire dans le « Prologue de l'auteur ». Les « silènes », ces petites boîtes peintes pour « exciter le monde à rire » mais qui renferment de « fines drogues », servent explicitement de comparant à Gargantua : « C'est pourquoi faut ouvrir le livre : et soigneusement peser ce qui y est déduit ...

  7. Gargantua, Rabelais : analyse pour le bac de français

    13 commentaires. Voici un résumé et une analyse (fiche de lecture) de Gargantua de Rabelais. François Rabelais a publié Gargantua en 1534 sous le pseudonyme Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais !) déjà utilisé pour Pantagruel en 1532. Ces deux œuvres comiques et satiriques relatent les aventures de deux géants et leurs amis.

  8. Rabelais, Gargantua

    Rabelais, Gargantua - Prologue (Traduction Mme Fragonard) Écrit en 1534 par François Rabelais sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, le prologue de Gargantua est destiné, comme tout prologue, à inciter à la lecture. C'est une invitation au lecteur à découvrir un univers imaginaire, mais aussi une pensée et un style.

  9. Gargantua, Rabelais : Prologue (composé) (Explications et

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  16. Oral Bac Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire

    Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534. (Ceci est un exemple, et non un modèle. Votre réflexion peut mener vers d'autres pistes de lecture.) Introduction: Rabelais ,avec Montaigne, est le grand humaniste français de la Renaissance.

  17. Fiche dissertation Gargantua

    Fiche dissertation Gargantua pour préparer à la dissertation bac dissertation gargantua parcours rire et savoir intro françois rabelais publie en 1534 gargantua. ... -Le prologue d'adresse aux lecteurs de manière comique et burlesque « buveurs » et vérolés » mais au-delà du comique Rabelais éduque son lecteur:il ne faut pas se ...

  18. PDF Dissertation : proposition de corrigé

    Dissertation : proposition de corrigéDis. ertation : proposition de corrigéSujet : Gargantua est-il, comme l'affirme Montaigne dans ses Essais, simplement plaisant » ?IntroductionAu XVIe siècle, le terme « plaisant » désigne celui ou ce qui produit un divertiss.

  19. Gargantua and Pantagruel . By François Rabelais, translated and edited

    The book is full of delightfully quirky translations, especially of names, which Rabelais would surely have approved. Pantagruel's two litigants Baisecul and Humevesne (Pantagruel 9, bis) are Bumkis and Slurp-ffart; Tripet (Gargantua Ch. 33) is Tri-ffart; Couillatris (IV Prologue) is Bollux.

  20. Rabelais, Gargantua : dissertation

    La thèse exprimée par Michel Butor présente le rire dans comme une stratégie littéraire (« un superbe déguisement ») élaborée par Rabelais afin d'assurer l'existence de ce livre, c'est-à-dire de le sauver des griffes de la censure (lexique de la parade : « détourner », « brouiller », « éviter »). On pourrait néanmoins ...

  21. Gargantua

    The Author's Prologue to the First Book. Rabelais to the Reader. Chapter I - Of the Genealogy and Antiquity of Gargantua. Chapter II - The Antidoted Fanfreluches:Chapter or, a Galimatia of extravagant Conceits found in an ancient Monument. Chapter III - How Gargantua was carried eleven months in his mother's belly.

  22. Parcours Rire et savoir. Etude du prologue burlesque Gargantua

    Prologue de Gargantua Rabelais. Texte: Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de intitulé le Banquet, faisant l'éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu'il est ...

  23. Prologue de gargantua

    1351 mots 6 pages. Montre plus. Le prologue de Gargantua, roman écrit en 1534 par François Rabelais, un Humaniste de la renaissance très célèbre. Avant de conter les aventures du géant Gargantua, l'auteur rédige à l'adresse des lecteurs un court prologue dans lequel il explique la démarche entreprise dans l'écriture du roman et ...