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Corrigés Bac philo 2011 – série S
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Sujet de dissertation n°1 : La culture dénature-t-elle l’homme ?
Le troisième présupposé , à travers le concept de dénaturation, consiste à sous-entendre une supériorité présumée d’une nature humaine , l’homme considéré dans son essence, sur une définition de l’homme en constante évolution du fait que l’homme est un être historique, ancré dans le temps et l’espace.
A partir de ces présupposés, il s’agit de s’interroger sur le rôle et la fonction de la culture comme processus et pas seulement comme contenu de discours et de productions intellectuelles, symboliques et artistiques dans une éventuelle définition de l’homme comme membre d’une espèce ( et bien évidemment pas comme individu sexué par opposition à la femme).
Ecueils à éviter :
Identifier le sujet à une opposition nature-culture pour montrer comment les deux notions de « nature » et « culture » seraient par définition antagonistes ( mais à partir de quelles définition). Confondre la culture comme processus d’acquisition de règles, de symboles (linguistiques et religieux), de formes artistiques et les cultures comme réalisations spécifiques dans un temps et un espace donnés de ce processus . Lire le sujet comme s’il s’agissait de montrer au contraire la supériorité de la culture sur une définition a priori de la nature réduite à tort à un état primitif. Confondre culture et civilisation et nature et concept rousseauiste « d’état de nature » qui n’est pas une donnée historique mais une fiction méthodologique, une hypothèse pour comprendre comment se fait l’entrée de l’homme dans la culture.
Enjeux du sujet :
Il est demandé une réflexion sur ce que vaudrait une définition de la nature de l’homme par rapport au processus de formation ou d’acquisition d’une culture. Reformulation possible du sujet : le processus de formation, d’acquisition de connaissances, d’adaptation à un environnement social, symbolique, artistique est-il facteur de déperdition de ce qui définit l’homme ? L’entrée dans la culture se paie-t-elle d’une perte des caractéristiques de l’être humain ou révèle-t-il au contraire pleinement son humanité ? La nature de l’homme ne consiste-t-elle pas à ne pas en avoir , à ne pas être assignée à une définition présupposée ?
Proposition de plan :
Les actes de barbarie qu’a connus le XXè siècle à travers les totalitarismes et les génocides nazis et communistes peuvent à bon droit nous faire douter des bienfaits de la culture ou de la civilisation. Comment expliquer que ces atrocités qui remettent en cause l’idée même d’humanité , au point qu’elles sont l’objet de qualifications pénales imprescriptibles, les « crimes contre l’humanité », aient été commises par des nations , allemande et russe, qui pouvaient se prévaloir d’une longue et riche « culture » ? La culture dénature-t-elle l’homme en lui ôtant ce qui le caractérise, en le faisant entrer dans la barbarie et l’inhumanité ? Mais qu’entend-on par « la culture » ? est-elle identiques aux cultures comme réalisations spécifiques du processus d’apprentissage de règles, de mœurs, de langues et de savoirs qu’on peut appeler la culture ? Peut-on proposer une définition préalable de la « nature » de l’homme que la démarche d’acculturation viendrait ruiner ou faire disparaître ?
Si la culture dénature l’homme, c’est qu’il est possible de produire une définition satisfaisante de ce qui fait l’humanité de l’homme (I). Or, la nature de l’homme comme être historique et perfectible signifie que la définition présumée d’une nature humaine antérieure à la culture et en principe différente n’est pas soutenable. Loin de dénaturer l’homme, la culture le révèle à sa véritable nature qui est de ne pas être réductible à une définition objective mais d’être un être libre, contingent, capable aussi bien de se perfectionner que de produire les conditions de sa destruction. (II)
I. Est-il possible de produire une définition satisfaisante de l’homme que la culture viendrait faire disparaître ?
A. La recherche de caractéristiques essentielles de l’homme :
a) la tentative des philosophies médiévales scolastiques :
Les philosophes du Moyen-Age héritiers d’Aristote ont tenté de produire une définition de la « nature humaine » qui possède les caractéristiques d’une définition : recherche de critères objectifs, de qualités irréductibles à l’objet à définir, de marques substantielles nécessaires, prévisibles et universelles. Voir la querelle au Moyen-Age des « universaux » pour qui l’homme peut être appréhendé par des catégories universelles , générales indépendantes «des hommes » qui n’en sont que des exemplaires . La nature de l’homme est ainsi d’être un animal raisonnable
b) les limites d’une définition de la « nature humaine » :
Abélard, philosophe « nominaliste » au XIIè siècle montre qu’il n’ya que des individus, des « hommes » qui possèdent la forme de l’humanité. De même, Descartes dans la deuxième des Méditations métaphysiques rejette la définition de l’homme comme « animal raisonnable » « car il faudrait après rechercher ce que c’est qu’animal, ce que c’est que raisonnable, et ainsi d’une seule question nous tomberions en une infinité d’autres plus difficiles et embarrassées »
B. La définition présumée de l’homme suppose que la dénaturation par la culture soit artificialisation : l’homme cultivé serait une homme « artificiel » :
a) la tentation de confondre définition de l’homme et définition d’un objet :
Définir la nature de l’homme autrement dit son essence suppose qu’on puisse donner de l’homme une définition immuable, qui en saisisse les caractéristiques, la substance, comme on définit un objet mathématique ( un triangle comme une figure géométrique à trois côtés).
b) tentation de confondre nature de l’homme et homme à l’état de nature :
Si la culture dénature l’homme, c’est qu’il y aurait un processus par lequel l’homme « sortirait » d’un état, l’état de nature pour « entrer » dans l’état cultive. Un tel état est-il historique ? l’homme naturel serait-il un homme primitif, préhistorique ? Rousseau, dans le Discours sur l’origine et les fondement de l’inégalité parmi les hommes, construit une hypothèse de travail, une supposition pour comprendre comment se construit la culture en lien avec la fondation d’une société et ne donne aucune référence historique à « l’état de nature » dans lequel serait l’homme « avant » la culture.
II. Loin de dénaturer l’homme, la culture le révèle à sa véritable nature d’être contingent et historique :
A. La culture est possible comme processus de formation de l’homme du fait qu’il est perfectible :
a) la perfectibilité, condition de la réalisation continue de la nature de l’homme :
Rousseau, dans le Discours sur l’origine…, distingue l’homme de l’animal à travers le concept de perfectibilité, « faculté qui, à l’aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l’espèce que dans l’individu, au lieu qu’un animal est, au bout de quelque mois, ce qu’il sera toute sa vie. » b) la nature de l’homme est d’être inscrit dans le temps et la culture est bien ce développement de sa nature dans le temps et l’espace :
La raison se perfectionne comme les passions au contact du monde et des autres et le processus d’humanisation et de formation ( au sens allemand de Bildung ) suppose un être temporel et historique Cf. Kant, Réflexions sur l’éducation
B. La véritable nature de l’homme est de ne pas en avoir, d’être par la culture l’auteur de ce qu’il est comme de ce qu’il refuse à être :
a ) l’ambivalence de la culture :
L’humanisation est possible par la nature de l’homme d’être contingent et non nécessaire ( comme une idéalité mathématique dont on conçoit une définition) Le processus de formation ou de culture concerne l’individu inscrit dans une histoire et la tragédie de l’histoire vient de ce qu’il est possible de produire de l’humainité comme de l’inhumanité.
c)la chute dans la barbarie comme dénaturation de l’humanité, au sens d’une perte de la valeur de l’homme appelé à se cultiver et à construire une culture :
cf. les réflexions d’H.Arendt sur Les origines du totalitarisme et Levi-Strauss dans Race et histoire : c’est l’hégémonie d’une culture sur une autre et le présupposé d’une « nature » humaine identifiée à la race qui dénature l’homme par nature être perfectible mais aussi capable de défigurer et de se défigurer dans la « banalité du mal » ( Arendt)
Conclusion :
Se demander si la culture dénature l’homme, c’est donc interroger la possibilité et les risques d’une définition stable et identique de l’homme par rapport à laquelle le risque d’exclusion ou d’extermination d’un « non-homme » est possible . La dignité comme le tragique de l’humanité de l’homme viennent de ce qu’il est toujours appelé à respecter la dignité et l’humanité en lui et en l’autre comme il est capable de les nier.
Sujet de dissertation n° 2 : Peut-on avoir raison contre les faits ?
Proposition de plan : « Les faits sont têtus » disait Lénine, entendant par là que les décisions ou actions humaines devaient prendre en compte des réalités naturelles et historiques sans espérer pouvoir les modifier ou les remettre en cause. Est-ce à dire que les faits nous donnent toujours tort ou « peut-on avoir raison contre les faits » ? Il faut d’abord s’entendre sur ce que l’on entend par « faits » car l’expression est trop large pour être satisfaisante : s’agit-il des faits bruts , des données naturelles ou matérielles, des faits empiriques, des faits expérimentaux ou scientifiques ou encore des faits historiques ? D’autre part, « avoir raison » signifie-t-il croire détenir une vérité conçue comme opinion vraie ou construire un jugement vrai par la raison ou l’entendement ? Nous verrons donc à quelles conditions les faits, dans leur apparente réalité immédiate, dans leur empirisme, paraissent s’imposer à la raison (I) pour mieux distinguer de quels types de faits il s’agit et montrer que ces faits bruts ne peuvent produire par eux-mêmes de vérité et que les faits qui permettent d’avoir raison contre « les faits » immédiats sont les faits scientifiques qui sont la base d’un jugement vrai (II).
I. Les faits dans leur apparente réalité immédiate paraissent s’imposer à la raison contrainte de les reconnaître : A. Les faits comme données empiriques possèdent une évidence immédiate : a) « c’est un fait » c’est-à-dire cela s’impose comme donnée brute indiscutable : Le sens commun attribue au fait une évidence telle qu’elle ne peut être remise en cause, parce qu’elle renvoie à ce qui est immédiatement perçu sans être abstrait ou élaboré intellectuellement. Le fait se constate comme tel, tautologiquement, sans que l’opinion s’interroge sur sa vérité ni sa nature ( est-ce synonyme d’un phénomène naturel, d’une donnée d’ l’expérience commune, d’une perception , d’une sensation partagée ?….)
b) les faits comme réalité perçue et vécue semblent au point de départ du travail de connaissance : Toute connaissance part de l’expérience affirme Hume dans l’Enquête sur l’entendement humain et rien donc ne peut la remettre en cause. Sans les faits, pas de vérité scientifique possible car ils sont des données de l’expérience par laquelle je saisis le monde. Je ne peux donc avoir raison contre les faits car ce sont les faits empiriques qui sont à la base de la connaissance vraie.
B. « les faits me donnent raison » ou comment les faits sont la preuve de « ma vérité » : a) les faits d’expérience qui entendent valoir comme preuves : Le rapport au vrai se confond avec la saisie immédiate du réel par la perception. Cf . le philosophe anglais Berkeley pour qui « être, c’est être perçu ». Parce que les idées seraient subjectives et élaborées différemment selon chacun, là où les faits seraient immédiatement perceptibles, les faits seraient en eux-mêmes critères de vérité. Les faits ne pourraient avoir tort.
b) avoir raison à partir des faits et grâce aux faits suppose une vérité subjective possible produite à partir de faits non interrogés : Ce sont des faits indiscutables qui me donnent raison : est-ce pour autant possible qu’une vérité soit personnelle et impossible à prouver ou à remettre en cause ? Si les faits renvoient à la perception de données brutes, la raison n’a-t-elle aucun rôle dans la recherche de la vérité ?
II. La distinction entre faits empiriques immédiats et faits scientifiques est nécessaire pour comprendre comment avoir raison contre les premiers ( faits empiriques) grâce aux seconds (faits scientifiques) : A. Les conditions de construction d’un fait scientifique :
a) l’opinion ne « pense pas », elle est un « obstacle à la connaissance » des faits scientifiques qui sont construits par la raison : Les faits scientifiques s’opposent aux faits empiriques, d’expérience car ils sont le fruit d’un questionnement sur les faits immédiatement perçus. Les faits bruts sont trompeurs, me donnent tort en me faisant commettre des erreurs car je confonds ce que je perçois avec ce qui est, ce qui me semble vrai avec ce qui est vrai, ce que je crois par opinion avec ce que je juge par raison.
b) en science, « rien n’est donné, tout est construit » ( Bachelard) Dans La formation de l’esprit scientifique, Gaston Bachelard montre qu’avoir raison , c’est produire un jugement en renversant l’opinion, c’est-à-dire construire par l’entendement des faits qui viennent expliquer et étayer une hypothèse scientifique. On ne peut avoir raison en suivant des faits non interrogés ni construits car avoir raison, c’est construire un jugement sur des faits vérifiables et vérifiés.
B. Avoir raison contre les faits, c’est donc bien construire un jugement vrai en remettant en cause les faits bruts au profit de la construction de faits expérimentaux ou scientifiques qui valident une hypothèse :
a) la construction de la connaissance vraie par la démarche expérimentale : renverser les faits bruts pour élaborer des faits scientifiques facteurs de vérité : la démarche scientifique qui permet « d’avoir raison » c’ est-à-dire d’être dans le vrai suppose une démarche en trois étapes : le fait polémique ou fait-problème qui amène à s’interroger sur la non-coincidence entre ce qui est observé et ce que la théorie jusque là admise acceptait comme vrai, l’élaboration rationnelle d’une hypothèse explicative et la validation ou invalidation de cette hypothèse par la fabrication d’un fait expérimental.
b) les faits donnent raison à une hypothèse d’intelligibilité à l’issue d’une méthode ou démarche scientifique. Avoir raison contre les faits revient donc à donner tort aux faits d’expérience immédiate, d’opinion, remis en cause par le questionnement de la démarche scientifique.
Conclusion : Il est possible en droit d’avoir raison contre les faits et c’est même ce qui caractérise la démarche scientifique si l’on comprend que les faits sur lequel repose un jugement vrai sont des faits construits rationnellement, par une méthode de vérification d’hypothèses préalables. Mieux vaut donc avoir raison contre les faits empiriques, donnés, immédiats que tort en se fiant à ces faits non-questionnés et donc trompeurs.
Sujet n° 3 : commentaire de texte – Extrait des Pensées de Pascal
l.9-11 : généralisation de l’analyse à toutes les conditions sociales : les rapports intéressés entre les hommes sont supérieurs aux relations authentiques et sincères .
l.11-16 : ce n’est pas seulement les rapports de pouvoir qui instaurent l’hypocrisie mais l’ensemble de la vie humaine , de la vie sociale et affective ( relations amicales) qui est fondée sur la tromperie car en dernier lieu, l’égoïsme l’emporte .
l.17-20 : l’analyse de la tromperie dans les relations humaine renvoie à une détermination anthropologique : la nature de l’homme ( après le péché originel) est fondée sur l’injustice, le mensonge à soi-même et aux autres car l’intérêt l’emporte sur toute recherche du vrai.
Quelques questions à mettre en valeur dans le texte : Comment comprendre que l’amour-propre et l’intérêt gouvernent les relations humaines ? n’y a-t-il pas de place pour des sentiments moraux fondés sur la reconnaissance d’autrui dans sa dignité ? ( commenter dans la première partie la logique de l’intérêt individuel ( « utile », « désavantageux », « les princes aiment mieux… », « avantage »….)
Peut-on se faire aimer des autres sur un malentendu ( en fait, nous les haïssons) et une société est-elle constituée dans la durée sur l’hypocrisie sans risque de conflit ?
En quoi l’analyse de Pascal s’explique-t-elle par son approche chrétienne de l’homme « misérable » tant qu’il n’a pas été racheté et sauvé par la foi ? Peut-il y avoir un refus délibéré de dire et de reconnaître la vérité ?
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- Culture générale
La culture en philosophie : les thèses et idées à connaître
- novembre 30, 2022
- Par : Gabin Bernard
La culture est un thème large en philosophie. Omniprésente dans notre société, elle est ce qui façonne le monde dans lequel nous vivons. C’est aussi la culture qui influence notre perception , la vision qu’on a de celui-ci. Ainsi, il semble intéressant de passer en revue certaines des idées les plus fondamentales à son sujet.
Traduction œcuménique de la Bible : l’homme est fait pour dominer la nature
On commence d’abord par un texte ancien. L’étude de la Bible est intéressante en philosophie sur de nombreux sujets. En effet, ce texte est fondateur de nos valeurs morales et de notre culture . Il y a beaucoup à analyser dans ces écrits. Selon eux, l’homme aurait été créé à l’image de Dieu afin de dominer toutes les créatures. L’homme est défini comme maître sur Terre (ici équivalent de Monde). “Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la.” est-il écrit de manière injonctive dans la Bible. Le monde a été fait pour l’homme en vue de sa domination. Ici s’observe les prémices de l’idée d’une supériorité de la culture sur la nature.
FREUD, L’Avenir d’une illusion : la civilisation se dresse contre l’individu
Dans un extrait de cet ouvrage, Freud explique en quoi la culture, faite pour l’homme, doit se défendre contre lui. “La culture humaine comprend tout le savoir et le pouvoir qu’ont acquis les hommes afin de maîtriser les forces de la nature [et] toutes les dispositions nécessaires pour régler les rapports des hommes entre eux”. La culture humaine regroupe l’ensemble des moyens de maîtriser la nature et des règles régissant les rapports humains. Ces deux orientations de la culture sont interdépendantes et renvoient toutes deux à l’intérêt de l’humanité, lequel est mal supporté par l’individu. “La civilisation doit ainsi être défendue contre l’individu”, contre le naturel, le caractère primaire de l’homme.
LINTON, De l’Homme : la culture produit l’individu et la société
Dans ce livre, Linton s’intéresse à l’héritage social et ses modes de transmission. Selon lui, la société produit la culture , qu’elle transmet pour assurer sa survie. “Le langage et la vie sociale organisée ont fourni à l’homme des instruments pour la transmission et la préservation de la culture.” “Les sociétés humaines se maintiennent par l’apprentissage […] et sont ainsi, en elles-mêmes, un produit de la culture”. Un apprentissage réglé et organisé des individus est donc indispensable pour que la culture forme les hommes: “L’héritage social, c’est-à-dire la culture, des êtres humains a ainsi acquis une double fonction. Il contribue à adapter l’individu à la fois à sa place dans la société et à son environnement naturel.”
LINTON, De l’Homme : la culture, phénomène du vivant
De cette première thèse découle la suivante. “Le caractère supra-individuel de la culture est prouvé par son aptitude à se perpétuer et à survivre à la disparition des individus qui la partagent.” La culture surplombe l’individu, elle le façonne presque entièrement, et il la transmet à son tour. Chaque individualité est façonnée et donc soumise à l’influence d’une certaine culture.
“La culture est entièrement extérieure à l’individu à sa naissance, mais au cours du développement de cet individu elle devient partie intégrante de sa personnalité.” Alors qu’elle se pose comme extérieure à notre individualité au départ, la culture devient rapidement un fondement inconscient de la personnalité. “Son transfert d’individu à individu […] ne peut se faire que par des contacts individuels”, cependant la vie d’une culture dépend de cette transmission directe. Si celle-ci est rompue, la culture meurt.
“Ces idées et valeurs sont pour toute culture l’étincelle de vie […]. Sans elles, une culture, même si son contenu est parfaitement connu, n’est qu’un sujet d’étude anatomique.” Ce qu’a voulu montrer Linton ici, c’est le caractère vivant de la culture , laquelle demeure mouvante par transmission directe d’un individu à l’autre.
Lire plus : Pascal, focus sur ses « Pensées » les plus importantes
LEIRIS, Race et civilisation : l’homme est d’abord culture = “être doué de culture
Seul l’homme peut créer une culture , par sa capacité à symboliser et accumuler. La culture est propre à notre espèce. C’est par la tradition que se perpétue la culture, sous toutes ses formes : “Alors que la race est strictement affaire d’hérédité, la culture est essentiellement affaire de tradition”. La culture transmet (par la voie du langage, de l’image ou simplement de l’exemple) une façon de vivre, elle est “caractéristique de la façon de vivre d’un certain milieu d’une certaine société pour une époque d’une durée plus ou moins longue”. On observe en effet différents types de cultures : la culture humaine mais aussi celle d’un milieu social particulier par exemple. Pour faire simple, Leiris considère la culture comme l’âme de la société, elle comprend tout ce qui est socialement hérité ou transmis.”
LEIRIS, Race et civilisation : la puissance de la culture
“Si forte est, d’une manière générale, l’emprise de la culture sur l’individu” constate Leiris. La culture donne forme à la satisfaction des besoins les plus élémentaires : la nutrition, les vêtements, les relations sexuelles, le rêve lui-même. “La culture intervient donc à tous les niveaux de l’existence individuelle et se manifeste aussi bien dans la façon dont l’homme satisfait ses besoins physiques que dans sa vie intellectuelle et dans ses impératifs moraux.” Rien, dans l’existence humaine, ne peut échapper à la culture.
LEIRIS, Race et civilisation : la culture, un système temporaire d’une grande plasticité
Dans tous les domaines, les inventions se succèdent par modification de la culture existante . Il peut s’agir de la religion; la réflexion morale, les œuvres artistiques, les relations sociales, etc. La culture “résulte d’une coopération” et non du génie. C’est toute la société qui participe à l’évolution culturelle. Il n’y a de culture que vivante, cette dernière est donc par essence évolutive.
HOBBES, Le Citoyen : le monde à l’état de nature
Tout d’abord, il convient de savoir que l’état de nature est une hypothèse permettant de penser le statut de l’homme hors de la société, de l’état de société. Hobbes distingue les deux et constate. Hors de la société civile, la liberté humaine est très entière mais infructueuse, chacun empiète sur celle de l’autre. En revanche, ”dans le gouvernement d’un État bien établi, chaque particulier ne se réserve qu’autant de liberté qu’il lui en faut pour vivre commodément”. De même, hors de la société, “chacun a tellement de droit sur toute choses qu’il ne s’en peut prévaloir et n’a la possession d’aucune ; mais dans la république, chacun jouit paisiblement de son droit particulier”
Hors de la société règne un continuel brigandage, une exposition continue à la violence, “mais dans l’État, cette puissance n’appartient qu’à un seul”. Hors de la société, “les passions règnent”, “dans l’ordre du gouvernement, la raison exerce son empire, la paix revient au monde,la sûreté publique est rétablie, les richesses abondent”. Après cette énumération, les bienfaits et avantages de la société civile apparaissent évidents. La raison assure une liberté réelle. En entrant dans la société, l’individu acquiert une réelle sécurité et intègre une civilisation.
ROUSSEAU, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : l’homme à l’état de nature
A l’image de Hobbes, Rousseau s’intéresse à l’état de nature, en particulier la condition de l’homme. Contrairement à lui, Rousseau regrette l’état de nature, état d’insouciance et de paix selon lui. L’homme, à l’état de nature, vit sans liens sociaux: “l’homme sauvage, sujet à peu de passions et se suffisant à lui-même, n’avait que les sentiments et les lumières propres à cet état; qu’il ne sentait que ses vrais besoins.” Sans éducation, histoire, ni évolution, l’homme à l’état de nature ne vit que pour lui-même. Ses seuls besoins étaient naturels (se nourrir, boire, dormir, se reproduire). Rousseau attribue ainsi aux progrès sociaux la cause du malheur des hommes , et leur impossibilité à vivre heureux et en paix. La culture n’a donc pas toujours belle allure aux yeux de certains philosophes.
KANT, Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique : l’insociable sociabilité
Dans cet extrait bien connu, Kant dresse un constat fondamental de la psychologie humaine. D’après lui, deux principes antagonistes assurent le développement de la société. Ce sont deux penchants humains : s’associer et rechercher son intérêt privé. Dès lors apparaît “l’insociable sociabilité des hommes, c’est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d’une répulsion générale à le faire”.
“L’homme a un penchant à s’associer […] mais il manifeste aussi une grande propension à se détacher (s’isoler)”. “C’est cette résistance qui éveille toutes les forces de l’homme.” Loin d’être mauvaise, l’opposition à autrui éveille les forces humaines qui conduiront à la culture et à la moralité. Au fil du temps “commence à se fonder une forme de pensée qui peut, avec le temps, transformer la grossière disposition naturelle au discernement moral en des principes pratiques déterminés.” Contre-intuitivement, la recherche égoïste des intérêts privés stimule et développe les dispositions de l’homme.
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception : tout est fabriqué et est naturel chez l’homme
Chez l’homme, tout est construit : “Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait “naturels” et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme.” Cette réflexion nous rapproche de ce qu’est le propre de l’homme et tente de résoudre un conflit interne. Il n’y aurait pas d’un côté un caractère naturel, instinctif, et d’autre part une facette culturelle qui entrerait en conflit. La culture ne serait pas une opposition à notre nature, mais bien une part de notre nature elle-même. En d’autres termes, c’est dans la nature de l’homme que d’être cultivé.
Pour ceux qui le voudrait, il est possible d’approfondir encore cette pensée, à la manière de Philippe Descola ( Par-delà nature et culture ) qui parvient même à dépasser cette dualité. En somme, l’homme est en même temps nature et culture.
LÉVI-STRAUSS, Tristes Tropiques : comment connaître l’homme naturel ?
Grand anthropologue, Lévi-Strauss a mené de nombreuses études sur des peuples primitifs en vue d’en apprendre davantage sur les sociétés modernes. “L’étude de ces sauvages apporte autre chose que la révélation d’un état de nature utopique ou la découverte de la société parfaite au cœur des forêts; elle nous aide à bâtir un modèle théorique de la société humaine” . l’anthropologie doit “parvenir à démêler “ce qu’il y a d’originaire et d’artificiel dans la nature actuelle de l’homme.” L’étude des peuples primitifs, loin de s’attarder uniquement sur l’homme naturel, nous permet de penser la condition humaine.
Lire plus : Prépa : 10 astuces pour mieux dormir
MONTAIGNE, Essais , Livre I : civilisation et barbarie
Nous appelons barbares les mœurs des étrangers en les comparant à celles “parfaites” de notre pays: “chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage.” De même disons-nous sauvages les produits naturels alors que nous devrions le dire de nos produits artificiels. En réalité, la barbarie est un préjugé de la coutume.Nous appelons barbarie ce qui ne correspond pas à nos mœurs.
LÉVI-STRAUSS, Race et histoire : la racine de l’inhumanité
L’on s’est beaucoup interrogé sur ce qui nous rend humain (la culture), mais peut-être faut-il prendre la question à revers pour mieux comprendre. Lévi-Strauss tente donc ici de définir l’inhumanité . On voit bien que les groupes humains se rejettent les uns les autres, c’est “l’attitude la plus marquante et la plus distinctive de ces sauvages mêmes” . En réalité, la notion d’humanité est apparue tardivement. Les hommes se pensent d’abord contre les autres, contre les voisins ou les étrangers.
C’est là tout le paradoxe du relativisme culturel : “c’est dans la mesure même où l’on prétend établir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l’on s’identifie le plus complètement avec celle qu’on essaye de nier.” Lévi-Strauss conclut ainsi parfaitement : “Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croît à la barbarie.”, c’est celui qui n’est pas capable de reconnaître l’humanité de l’autre
Concernant la barbarie, vous pourrez approfondir avec l’ouvrage de Tzvetan Todorov, La peur des barbares. Au-delà du choc des civilisations . Ces thèses peuvent également être mises en relief avec les problématiques actuelles d’appropriation culturelle, voire celles moins modernes sur le mouvement tiers-mondiste par exemple.
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Peut-on se libérer de sa culture ?
Dissertation de Philosophie (corrigé)
Introduction.
La formation des nations se faisait autrefois par la conquête territoriale, impliquant le métissage continuel entre les peuples soumis et ceux des nouveaux maîtres. Vient par la suite le système esclavagiste et colonial, qui provoquait une migration massive d’hommes de races différentes vers un nouveau territoire. Actuellement, on parle de mondialisation où il est très fréquent de voir dans les mégalopoles des quartiers particuliers réunissant des individus de même origine. Il n’y avait aucune culture qui soit totalement coupée du reste du monde, son évolution et son maintien s’effectuaient toujours avec l’intériorisation des cultures des autres peuples. Et au fur et à mesure que nous nous familiarisons avec cet ensemble de croyances et de pratiques, nous les assimilons inconsciemment comme quelque chose de très naturel. « La nature, c’est tout ce qui est en nous par hérédité biologique ; la culture, c’est au contraire, tout ce que nous tenons de la tradition externe » , constate Lévi-Strauss dans les Entretiens écrit par Georges Charbonnier. En effet, il n’y a rien de plus offensant que d’écouter les critiques négatives à l’égard de notre culture. La raison en est que nous la considérons comme un sceau permettant de reconnaître notre identité, et que nul ne peut ôter par le simple décret de la raison. Le fait d’adopter la culture d’autrui est-il un acte volontaire ou une nécessité ? Pour résoudre cette problématique, nous adopterons un plan à trois parties : le premier sera une analyse sur l’intériorisation d’une culture ; le deuxième mettra en surface les raisons qui nous feraient nier une culture ; et le troisième portera sur une synthèse sur la condition humaine qui cherche à la fois l’efficacité et la supériorité de nature.
I) L’homme se façonne à travers sa culture
Nous avons l’habitude de faire la comparaison des différentes cultures qui existent, une manière de distinguer le nécessaire et l’artifice dans ces types de représentation. Cependant, nous omettons une étape fondamentale, à savoir la différence entre l’état de nature et l’état de culture. En effet, personne ne peut plus observer cet état de nature, puisque l’état de culture est toujours et déjà un fait accompli. Ainsi, on peut affirmer que toutes les créations humaines, depuis l’ustensile de cuisine la plus ordinaire jusqu’aux institutions fictives les mieux organisées, sont les preuves de la culture humaine. Prenons par exemple cette illustration fournie par Rousseau dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : « La plus utile et la moins avancée de toutes les connaissances humaines me paraît être celle de l’homme ; et j’ose dire que la seule inscription du temple de Delphes contenait un précepte plus important et plus difficile que tous les gros livres des moralistes ». En observant de plus près le monde des hommes, on y trouve toute une panoplie d’artifices qui consistent à façonner son milieu avec style, élégance et prestige. Il est vrai que la société opère une hiérarchisation inconsciente des individus en fonction de leur niveau de culture, ce qui signifie que tous les signes extérieurs dont ils se parent ne se valent pas. Par conséquent, il est des formes de cultures et de pratiques qui sont plus prisées que d’autres, cela en fonction du jugement que les hommes se font d’eux-mêmes, et non pas inscrits dans ces objets. Or, cette différence de degré relève de l’opinion, mais une opinion à laquelle les hommes accordent d’ailleurs une importance capitale. Ainsi, la culture est incorporée en tenant compte de ce jugement sélectif, qui constitue un poids réel mais invisible chez les individus. Montaigne, dans ses Essais, avance la remarque suivante : « Si, avons-nous beau monter sur des échasses, car sur des échasses encore faut-il marcher de nos jambes. Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul ». Cet extrait laisse apparaître le côté superflu de notre culture, qui puise sa force à travers la valorisation effectuée par l’homme. Nous souhaitons accumuler le maximum d’éléments pour nous prouver à quel point nous sommes cultivés, mais cela souligne davantage notre attachement à l’état de nature. En effet, la nature et la culture se fusionnent pour donner une nouvelle représentation de l’homme, cette nature étant alors considérée comme inférieure mais qui ne peut être totalement exclue. Le choix qui se présente chez l’homme en société est la culture ou la barbarie, cette dernière n’étant pas vécue par aucun des membres mais décrite selon des termes extrapolés afin de ressentir du dégoût. Par conséquent, il est aussi naturel pour l’homme de se pencher vers la culture grâce aux attributs supérieurs qui feront de lui un homme véritable. Hegel, dans son Esthétique, disait ceci à propos de l’homme : « L’homme existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi » .
La culture découle de la nature de l’homme, nul de ce monde ne lui a appris comment devenir civilisé par lui-même, et tous les individus y adhèrent facilement parce que ces arguments proviennent de la pensée. Mais puisque la raison est tout à fait libre, il est désormais confronté au problème lié à la diversité culturelle.
II) La culture fait intervenir des éléments des plus subjectifs
La vie d’une communauté est conditionnée par les critères de l’espace où elle vit, notamment le climat, la végétation ou encore le relief. Cela influence principalement le mode de vie et la façon de penser de ses membres, et surtout la stratégie par laquelle ils souhaitent conserver leur personne, leurs biens en fonction de ce milieu physique. Certains éléments sont abondants, d’autres très rares, d’où une représentation abstraite de ce qui est important et de ce qui l’est moins. Ainsi, les hommes peuvent opérer une comparaison entre leur propre culture et celle de leurs voisins, et pourraient éprouver un certain dédain face à des pratiques tout à fait insolites. C’est ainsi que Friedrich Schiller énonce ce précepte dans ses Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme : « Aussi la culture apparaîtra-t-elle comme imparfaite dans tous les cas où le caractère moral ne peut s’affirmer qu’en sacrifiant le caractère naturel ; et une constitution sera très incomplète si elle n’est capable de produire l’unité qu’en supprimant la multiplicité » . Notons que la culture est une façon d’être qui ne peut être changé par le bon vouloir de quelques individus. Elle a modelé tout le parcours de l’homme, et conditionnera encore tout son avenir, ce qui signifie que ses croyances, sa façon de voir le monde, de travailler et d’entretenir des relations avec autrui sont fortement enlacées avec sa culture. Rompre avec sa culture est du même sens que rompre avec sa patrie, qui sera d’ailleurs lourde de conséquences. Et pourtant, certains ont le courage d’opérer ce changement radical, tel que le reflètent de manière inconsciente les migrations clandestines. On peut également citer l’acculturation à l’occident, qui est le fruit d’une comparaison entre ce qui va de soi et ce qui brille. Nietzsche dénonce cette perte d’identité à travers ce passage des Considérations inactuelles : « Comment l’histoire servirait-elle mieux la vie qu’en attachant fortement à leur pays natal et à leurs coutumes locales des populations moins favorisées que d’autres, en les fixant et en les détournant d’aller errer à l’étranger en quête du mieux qu’il leur faudra disputer à d’autres ? » Il est vrai que sa propre culture ne contient non plus que des bonnes choses, et le fait d’y réfléchir avec objectivité engendre un dégoût sur soi-même ainsi qu’une honte face à autrui. Certaines pratiques s’avèrent même néfastes pour la perpétuation des générations futures, ce qui s’observe le plus souvent dans le long terme. Et puisque l’homme voudrait faire valoir plus que tout sa distinction sur le monde animal, il révèle une pensée selon laquelle mieux vaut périr que d’être déshonoré. C’est la raison pour laquelle certains individus conservent leur identité culturelle au risque de leur vie, ils considèrent comme un signe de faiblesse le fait de ne pas avoir honoré soi-même. Blaise Pascal confirme cette thèse dans ses Pensées : « Qui dispense la réputation, qui donne le respect et la vénération aux personnes, aux ouvrages, aux lois, aux grands, sinon cette faculté imaginante. Toutes les richesses de la terre sont insuffisantes sans son consentement ».
Un jugement objectif sur les pratiques culturelles entraîne une répulsion par rapport à ce que nous estimons être une identité fondamentale. Néanmoins, la culture est une réalité incontournable où il existe des imperfections que ce soit pour le mien propre ou pour ceux des autres.
III) Assumer autant que se peut sa culture est un devoir
L’homme est un être de raison, qui apprécie que les choses arrivent selon ses calculs et ses prévisions. Les formes de représentation qu’il propose dans sa culture dérivent cependant de la réalité du monde extérieur, ce qui ne dépend aucunement de sa volonté. Les éléments qui composent sa culture auraient pu être autrement, car même avec les contraintes du monde physique, il existe d’autres possibilités pour s’y adapter de manière plus efficace. Ainsi, il est clair que la subjectivité intervient largement dans le domaine culturel, ce qui échappe à une tentative d’explication rationnelle. C’est pourquoi James George Frazer, dans son livre Le Rameau d’or s’exprime en ces termes à l’égard des études culturelles : « En des mains expertes, elle deviendra un puissant instrument de progrès, si elle met à nu les points faibles des fondations sur lesquelles est bâtie la société moderne, si elle révèle qu’une bonne part de ce que nous avons l’habitude de considérer comme solide repose sur le sable de la superstition, plutôt que sur le roc de la nature ». Ainsi, il existe une infime différence entre ce qui est naturel et ce qui est culturel, puisqu’ils résident eux deux chez l’homme. Ce qui est primordial, c’est la conscience de cette promiscuité, mais dont l’écart est pourtant exagéré par l’homme moderne. En ce qui concerne la libération envers sa propre culture, il s’agit d’un choix libre qui ne peut être puni par aucune loi. Toutefois, on ne peut espérer grand-chose à travers ce choix, puisque toutes les cultures renferment une imperfection d’origine. « Chacun a ce qu’il veut. La jeunesse se trompe là-dessus parce qu’elle ne sait bien que désirer et attendre la manne. Or, il ne tombe point de manne ; et toutes les choses désirées sont comme la montagne, qui attend, que l’on ne peut manquer », affirme Alain dans Les Idées et les Âges. Les guerres et les conquêtes territoriales renfermaient des buts mesquins, à savoir dominer la culture du peuple vaincu. Mais l’histoire a montré que les colonisateurs exterminent toute la population afin de parvenir rapidement à cet objectif, or ce schéma ne fera plus valoir la supériorité de l’un sur l’autre. Même en étant vaincu, un peuple ne songera pas à renoncer à sa culture, sauf par la menace de mort dont l’obéissance ne relève plus de leur volonté. D’ailleurs, la culture n’est pas une aliénation, et bien que nous veillons à modifier quelques détails pour des raisons pratiques, son fondement reste intact. Voici une remarque faite par Kant dans ses Conjectures sur les débuts de l’histoire humaine : « Car la nature n’a certainement pas mis des instincts et des pouvoirs dans les créatures vivantes pour que celles-ci les combattent et les étouffent ».
Considérée dans sa généralité, une culture est une manière de s’adapter à la nature en la transformant en se transformant soi-même. Ainsi, tout homme est considéré d’emblée comme étant cultivé une fois qu’il vit à l’état civil. Mais aussi, il peut ressentir une amertume d’être né comme il est, parce que leur condition est trop pénible par rapport à celles des autres cultures. Quel que soit l’inconfort provoqué par le contact avec de nouveaux horizons, ou bien l’inefficacité d’une pratique sur le point personnel, il est très difficile de se séparer de sa culture. Force est de constater que la culture ne vise pas vraiment l’efficacité, mais plutôt la conservation des valeurs. Étant donné que l’homme recherche à la fois la constance et la nouveauté, la vérité et l’artifice, il aura seulement le devoir de connaître sa culture et d’en apprécier les points forts. La vie matérielle d’un peuple vaut-elle mieux que le maintien de la culture ?
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Corrigé d’annales de bac – Philosophie L 2018 – Dissertation
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- Philosophie
- Damien De La Rocque
- 19 Déc 2019
Au sommaire de cet article 👀
Voici le corrigé d’annales de bac de philosophie de 2018. Le sujet de la dissertation portait sur la culture – ” La culture nous rend-elle plus humain ? “. Si la notion traitée – la culture – est une notion vaste qui mérite qu’on s’y intéresse en détail avant les épreuves du bac, le concept auquel elle est rapportée, celui d’ humanité , est carrément à la racine de la réflexion philosophique. Ce qui fait donc à la fois la difficulté et la beauté de ce sujet est la nécessité de définir de multiples manières ces deux mots, et de montrer comment les différentes définitions que l’on va être capable d’en donner nourrissent des réflexions riches.
Définir les termes (corrigé d’annales de bac de philosophie 2018)
Un sens ” restreint “ de la notion consiste à voir dans la culture l’ensemble des œuvres de l’esprit : musique, peinture, littérature, danse, philosophie. Au sens plus large , la culture désigne néanmoins le patrimoine partagé par une communauté : une langue, une manière de vivre (la culture française par exemple ne va pas sans sa gastronomie…ce qui n’est pas le cas de la culture anglaise), une manière de penser, une constitution politique. La culture, en opposition à la nature, est tout ce qui relève des règles contingentes établies entre les hommes.
Une des tensions au sein de la notion de culture est celle entre l’universel et le particulier : on parle souvent de culture générale, mais la culture générale est souvent celle d’une civilisation, et donc en un sens particulière ; donner un sens universel à la notion de culture suppose donc qu’il existe une forme générale d’émancipation de l’état naturel. Ceci n’est pas évident.
Adjectif désignant l’homme, que l’on peut définir par différents attributs :
- Il est social : l’homme est un ” animal politique ” ( zoon politikon ) pour Aristote.
- Il peut être libre : au sens sartrien notamment, l’homme est ” condamné à être libre “.
- Il est intelligent et conscient de lui-même : au sens de Descartes, pour qui l’homme est homme par le cogito, ” je pense, je suis “.
L’homme est ainsi un être fondamentalement indéterminé, mais par cela capable de se déterminer lui-même et de construire un monde pour que sa liberté, puissance d’agir, puisse s’exercer.
Problématiser le sujet “La culture nous rend-elle plus humains ?”
Méthodologie annales bac : Une bonne manière de vérifier qu’on a trouvé une bonne problématique est de vérifier qu’elle s’appuie bien sur un paradoxe. Pour cela on peut essayer de formuler ce paradoxe en opposant deux idées, par exemple en écrivant ” D’un côté… + idée 1 ” puis ” De l’autre côté… + idée 2 “.
Ici, par exemple, dans le cadre des annales de bac de philosophie de 2018 :
- D’un côté, la culture au sens large est au fondement même de notre liberté : elle est ce qui nous différencie de l’animal. Nos cultures humaines, nationales, sont ainsi le creuset de ces grandes questions, et soulèvent des problèmes universels : qu’est-ce qu’aimer, qu’est-ce que mourir, qu’est-ce qu’être libre.
- De l’autre côté, toute culture est particulière et impose des manières de penser. Loin de nous permettre de comprendre l’autre, elle nous isole ainsi dans des schèmes préconçus en s’affirmant comme nécessaire alors qu’elle n’est que contingente.
- D’où la problématique : Comment élever la culture à la recherche de l’universel ?
Cette problématique n’est pas choisie dans le corrigé pour vous montrer qu’il peut exister différentes problématiques pour un même sujet. Par ailleurs, elle permet d’illustrer la méthode présentée ci-dessus.
Définir un plan général (corrigé d’annales de bac de philosophie 2018)
Ne nous compliquons pas la vie : à une question fermée, un oui, puis un non, puis une autre solution. Pour ce sujet d’annales de bac de philosophie de 2018, cela pourrait donner :
I – La culture nous rend plus humains parce qu’elle est un lieu partagé dans lequel se crée, se livre et se partage notre condition humaine.
II – Cependant toute culture est particulière, relative à un groupe d’hommes ; ainsi elle peut entraver la liberté, la compréhension de l’étranger et instaurer des biais nous empêchant d’atteindre la vérité.
III – En faisant de la culture une attitude, on peut l’élever à la recherche de la vérité et de la nature profonde de l’être humain.
Introduire le sujet : “La culture nous rend-elle plus humains ?”
Les dionysiaques grecques étaient un temps de deux semaines à Athènes, deux fois par an, où des dramaturges se livraient à des concours de tragédies et de comédies. C’étaient à la fois des moments où toute l’attention était réservée aux choses culturelles, et en même temps un moment où Dionysos, à l’origine de la tragédie (tragédie signifie chant du bouc, en référence aux satyres qui accompagnent le dieu) revenait à l’intérieur de la cité ; or Dionysos, par opposition à Apollon, incarne la part bestiale et passionnée de la condition humaine. Les dionysiaques nous invitent donc à comprendre la notion de culture : au premier sens, la culture est l’ensemble des œuvres de l’esprit. Dans un sens plus large, la culture est le patrimoine d’une communauté.
Dans un sens encore plus large, la culture est le processus par lequel l’homme s’émancipe de la nature. Ainsi les dionysiaques opposent les deux premiers sens au dernier : elles sont bien une célébration de la culture comme patrimoine, mais ne sont pas une consécration de la culture comme conquête de notre humanité, car au contraire elles relient l’homme à sa partie animale incarnée par Dionysos. Mais que signifie exactement être humain ? L’homme peut peut-être se définir par trois caractéristiques : sa capacité à entrer en société ; la possibilité qu’il a d’être libre ; la conscience qu’il a de lui-même. Ainsi, d’un côté, la culture est au fondement même de notre liberté et de notre humanité par la différence qu’elle opère avec l’animal ; de l’autre, notre humanité porte en elle une certaine forme d’animalité, avec lequel la notion de culture entretient un rapport paradoxal.
Si l’humanité n’est pas uniquement culturelle, comment la culture peut-elle travailler à nous rendre plus humains ? En premier lieu, nous verrons que la culture nous rend plus humains parce qu’elle est un lieu partagé dans lequel se crée, se livre et se partage notre condition humaine. Cependant toute culture est particulière, relative à un groupe d’hommes ; ainsi elle peut entraver la liberté, la compréhension de l’étranger et instaurer des biais nous empêchant d’atteindre la vérité. En faisant néanmoins de la culture une attitude, on peut l’élever à la recherche de la vérité et de la nature profonde de l’être humain.
Plan détaillé (correction d’annales de bac de philosophie 2018)
A) sans la culture, l’homme reste un animal ; c’est la culture qui nous rend humains..
On n’oublie pas le ” plus ” qui est l’enjeu du sujet ; mais on commence par remarquer qu’avant de nous rendre ” plus humains “, la culture nous rend d’abord humains tout court. En fondant Rome, Romulus a tracé le poemerium , le sillon sacré, qu’il n’était pas possible de passer sans se défaire de ses armes ; autrement dit, la partie animale devait être rejetée à l’extérieur de l’enceinte, et l’ urbs (la ville) n’était qu’un lieu de culture. C’est la culture également qui est à l’origine des institutions : il existe ainsi pour Hegel un dévoilement progressif de l’Esprit dans l’histoire, grâce notamment à la philosophie et à l’art, qui accroît la culture et permet le progrès.
b) La culture est un lieu partagé, et donc la culture nous rend plus humain parce qu’elle est un lieu de société.
Des grandes œuvres culturelles sont à la fondation de nos civilisations : par exemple celles d’Homère pour la civilisation gréco-chrétienne. Si l’homme est un animal politique au sens d’Aristote, puisque la culture nous offre un panorama commun qui donne un fondement à notre association, la culture fait donc bien œuvre d’humanité.
c) La culture rend conscient de soi et permet de construire sa liberté.
Dans Les Mots, Sartre explique comment les livres ont formé sa première relation au monde et ont permis la construction de sa personnalité. La culture au sens de culture artistique est ainsi une composante essentielle de l’éducation. Schiller ne dit pas autre chose dans ses Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (1794) : pour lui le sentiment esthétique permet de réconcilier la raison et la sensibilité et ainsi de permettre à l’homme de développer harmonieusement ses facultés.
a) La culture peut d’abord dépraver l’homme.
Loin de le rendre plus humain, la culture au sens de processus d’ ” émancipation ” peut d’abord dépraver l’homme. C’est ce que dit Rousseau dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes . Initialement, l’homme est bon, certes égoïste, mais éprouvant envers l’autre un sentiment de ” pitié “, une ” répugnance à voir souffrir son semblable “. C’est la culture, c’est-à-dire la vie avec les autres qui le corrompt.
Cependant la culture comme culture particulière possède également un pouvoir de corruption. Aussi bien Hitler que Mussolini se sont appuyés sur des fondements culturels de leurs nations pour arriver au pouvoir. Si la relation qu’ils entretenaient avec la culture étaient ambigüe (par exemple avec les autodafés nazis) la folie totalitaire avait aussi ses fondements dans leur culture et leur histoire ; c’est la thèse (controversée et à raison) de Daniel Goldhagen dans Les bourreaux volontaires de Hitler.
b) La culture oppose les gens les uns aux autres.
Samuel Huntington dans Le choc des civilisations (1996) montre ainsi comment la confrontation entre communisme et capitalisme est remplacée par un affrontement entre différentes cultures (par exemple, la culture hindoue et la culture musulmane, comme c’est le cas actuellement en Inde et au Pakistan).
c) La culture nous éloigne de notre humanité dans la mesure où elle instaure des biais qui sont des obstacles à nos tentatives de compréhension de nous-mêmes.
Toute culture est particulière et veut cependant se faire passer pour générale. Ainsi Rivarol écrit : ” la langue française est la langue de l’humanité toute entière “. Le langage, qui fait partie de la culture, n’est qu’un des exemples qui montrent son pouvoir de perversion : les récents débats sur l’écriture inclusive aussi bien que des courants comme la philosophie analytique ont montré la nécessité de débarrasser la langue de ses biais.
III –
a) L’homme ne peut être uniquement culturel. La culture ne peut seule nous rendre plus humains.
Machiavel dans Le Prince (1532) montre ainsi que le bon politique doit être à la fois bon et mauvais, faire preuve d’autant d’idéalisme que de pragmatisme, ou encore, dit autrement, laisser se libérer la partie raisonnable de l’âme mais aussi sa partie animale. L’instinct, propriété animale s’il en est, est ainsi pour lui le fondement de la virtu, la capacité à agir justement.
b) Cependant la culture laisse aussi une part à l’animalité, ce qui lui donne ainsi accès à la profondeur de la nature humaine.
Nietzsche montre ainsi dans Le Gai Savoir que la culture procède d’un accumulé d’inconscient présent dans le langage : le culturel procède ainsi aussi de ce que nous ne maîtrisons pas, à l’image de l’opéra wagnérien. Ainsi la culture, loin de s’opposer à la nature, participe à la découvrir.
c) La culture doit être une attitude, celle de l’aspiration à l’universel.
Cela vaut aussi bien dans le sens ” large ” du mot culture que dans le sens ” restreint “. Dans le sens large, la culture qui désigne le processus d’émancipation de la nature choisi par une communauté peut aspirer à l’universel : c’est en tout cas la vision de nos démocraties contemporaines. Dans le sens restreint, c’est-à-dire l’ensemble des œuvres de l’esprit, la culture doit aspirer à nous faire connaître la condition humaine de manière ” universelle et sans concept “, pour reprendre le mot de Kant sur la beauté.
Conclure le sujet : “La culture peut-elle nous rendre plus humains ?” (annales de bac de philosophie 2018)
En conclusion, si la culture est comprise comme attitude, orientée vers l’universel, à la fois dans sa forme générale de processus culturel et dans sa forme particulière de patrimoine d’une communauté, elle peut devenir lieu de partage et de recherche de notre commune humanité. On peut se demander en ce sens si l’avènement d’une culture mondiale signifie plutôt l’intégration d’universaux humains (les droits de l’homme par exemple) en une culture, ou bien une uniformisation dangereuse des manières de penser.
N’hésitez pas à regarder d’autres corrigés d’annales de bac de Philosophie – des corrigés de dissertations ou encore des corrigés de commentaires de texte . Bon courage pour vos révisions.
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Dissertation nature culture
Par Jorge Flor • 9 Décembre 2018 • Dissertation • 3 822 Mots (16 Pages) • 4 709 Vues
« La culture est-elle contre-nature ? »
INTRODUCTION
Nature et culture semblent dès l’abord antinomiques. En effet, la culture désigne tout ce qui procède du travail humain (les produits de la technique), et tous les dispositifs qui règlent les relations des hommes entre eux (la politique, le Droit, le langage…). La nature, au contraire, c’est ce qui se fait tout seul, qui est, selon Aristote, à l'origine de son propre mouvement, qui existe avant et sans l’intervention de l’homme, comme la plante qui semble pousser toute seule. Un immeuble, une œuvre d’art, un langage… il nous semble aller de soi de considérer de telles choses comme non naturelles. Elles ne précèdent pas l’homme mais supposent au contraire son existence. Mais faut-il considérer pour autant la culture comme contre-nature ? Les procédures nécessaires à la construction de l’immeuble ne sont-elles pas tributaires des lois physiques de la gravitation qui régissent l’univers entier, de l’inerte jusqu’au vivant ? Bref, l’homme n’est-il pas lui-même un vivant, produit de la nature ?
En effet, s’il est incontestable que l’homme est un être à part, isolé du reste de son environnement connu par les produits de son invention et par son intellect, cet écart suffit-il à considérer que lui, ainsi que ses productions, appartiennent à un monde radicalement différent ? Si l’intellect est universel, et que la culture dérive de ces facultés, comment expliquer la déroutante disparité que l’on observe entre les cultures ? Et n’est-ce pas toujours à partir d'une langue donnée et dans une interprétation donnée du monde que l'homme détermine ce qu'est pour lui la nature ? Autrement dit, la nature est-elle pensable en dehors de la culture ?
On le voit, la distinction entre culture et nature déploie tout un champ de problèmes que nous nous proposons d’explorer en confrontant les théories de la philosophie classique aux récents résultats de l’anthropologie, de la neuroanatomie, de l’éthologie et de la physique quantique. Nous déploierons les thèses de la philosophie de la raison à travers l’opposition intellect/instinct en nous appuyant sur le mythe de Prométhée du Protagoras de Platon. Puis nous examinerons les différents sens attribués au mot « nature » et les différentes interprétations du monde que cette évolution signale dans la culture occidentale et dans les cultures non modernes. Enfin, nous tenterons de penser une continuité entre l’homme et la nature en prenant en compte le milieu de vie dans lequel toute culture s’enracine.
L’HOMME « MAITRE ET POSSESSEUR DE LA NATURE » ?
L’opposition de l’intelligence et de l’instinct
« Instinct et raison, marque de deux natures » écrit Pascal dans ses Pensées et il ajoute : « Le bec du perroquet qu’il essuie, quoiqu’il soit net » indiquant par ces mots que si le perroquet avait assez d’esprit pour réfléchir, il est évident qu’il ne continuerait pas d’essuyer son bec alors qu’il est déjà propre. Pascal pointe par là la différence entre l’homme et l’animal, différence qu’on peut approfondir comme la distinction de l’intelligence et de l’instinct.
Si ces concepts sont contestables, ils ont néanmoins l’avantage de rendre intelligibles les conduites humaines et animales. L’intelligence désigne la faculté d’établir des rapports, de comprendre, de résoudre des problèmes, d’adapter des moyens à des fins. Partout où il y a intelligence, il y a difficulté à surmonter par des moyens exigeant l’intervention d’une faculté mentale capable de concevoir une solution, de l’inventer, d’utiliser des détours pour parvenir à ses fins. L’intelligence s’oppose ainsi à l’automatisme, à l’habitude, à une manière de procéder à l’aveuglette, à l’instinct. Elle implique la mise en oeuvre d ‘opérations d’abstraction, d’imagination témoignant de l’activité d’un esprit.
La notion d’instinct désigne la manière d’agir des animaux ne procédant pas de la spontanéité d’un esprit, ne mettant pas en jeu des opérations proprement intellectuelles et inventives mais des gestes relativement stéréotypés, inconscients et automatiques. En ce sens l’instinct est un savoir-faire spécifique, inné, immuable, aveugle, ordonné à la conservation de l’espèce ou de l’individu. Très rigide dans les espèces inférieures, l’instinct révèle une certaine plasticité dès qu’on s’élève dans l’échelle zoologique. Avec certaines espèces, par exemple les chimpanzés, on observe des conduites intelligentes mais il s’agit alors d’une intelligence concrète. Son exercice est toujours ordonné à la satisfaction des besoins, par exemple la construction des digues par le castor, des alvéoles de cire par les abeilles. Marx formule dans une analyse célèbre la distinction entre l’activité humaine consciente et volontaire et l’activité instinctive : « Une araignée accomplit des opérations qui ressemblent à celle du tisserand ; une abeille par la construction de ses cellules de cire confond plus d’un architecte. Mais ce qui distingue d’abord le plus mauvais architecte et l’abeille la plus habile, c’est que le premier a construit la cellule dans sa tête avant de la réaliser dans la cire ». Capital , 1867.
Le mythe de Prométhée dans Protagoras de Platon.
La première partie du mythe de Prométhée révèle que l’homme est une espèce naturelle au même titre que les plantes et les animaux. Et pourtant l’espèce humaine se distingue des autres en ce qu’elle est victime de l’imprévoyance d’Epiméthée . Le répartiteur des dons la constitue négativement comme celle qui manque des attributs propres à assurer naturellement sa conservation. L’homme, dit le mythe, «est né nu, sans chaussures, sans couvertures, ni armes ». Il est un animal démuni, condamné à disparaître si l’on devait en rester là. De fait l’homme est dépourvu de l’équipement naturel permettant aux autres espèces de s’adapter à la nature. Il n’est pas doté d’un instinct , c’est-à-dire d’outils et de savoir-faire innés, caractéristique plaçant la condition animale sous le signe de la perfection et l’inscrivant dans la pure naturalité.
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